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L'invention de l'échelle métrique de l'intelligence

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Fait partie d'un numéro thématique : Histoire sociale des sciences sociales (2)
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Patrice Pinell

L'invention de l'échelle métrique de l'intelligence

i, 'analyse sociologique de l'invention de l'échelle |' métrique de l'intelligence (EMI) proposée dans cet £<rs. article entend répondre à la question des rapports qui lient les différents enjeux (cognitifs, disciplinaires, éducatifs, politiques) d'une innovation scientifique au processus même de production de l'innovation. Cette question exprime une prise de position qu'il convient d'expliciter dans la mesure où elle implique la critique du cadre problématique fixé par le débat académique qui, en France surtout, traite des relations entre « science et société». Ce débat est structuré sur une dualité d'approches (internalistes versus externalistes) qui s'opposent sans se répondre.

On trouve ainsi, d'un côté, des analyses prétendant rendre compte de la pensée scientifique du seul point de vue de la logique interne des (débats d')idées et, de l'autre, des études centrées sur les « dimensions sociales » de la «communauté des savants», prenant pour objet le(s) contexte(s) (institutionnel, socio-économique, politique, culturel...) de production et/ou de réception des connaissances. Ce débat a pu tourner (et tourne parfois encore) à l'affrontement, en particulier lorsque les tenants de Pexternalisme se proposent d'expliquer à partir de leur démarche la production des connaissances. Mais il est de bon ton aujourd'hui d'affirmer de part et d'autre une prise de distance vis-à-vis de cette opposition, en la déclarant «dépassable». Une sorte de gentlemen' s agreement s'installe, fondé sur la reconnaissance réciproque d'« adversaires » tirant profit du caractère complémentaire de leur dualité. Sans prétendre proposer ici une analyse socio-historique de ce débat, je me contenterai de poser l'hypothèse que sa principale « vertu sociale » aura été d'opérer un partage réglé des genres et donc, à travers la définition de leurs objets, des

disciplines : aux historiens des sciences, philosophes et épistémologues, le travail « noble » sur le contenu des concepts ; aux sociologues et historiens sociaux, le travail plus « terre à terre » mais « critique » sur les institutions scientifiques et « autres déterminants externes susceptibles d'influencer l'activité des savants ». C'est parce que les frontières académiques sont aujourd'hui bien établies que la pacification est à l'ordre du jour et qu'il devient souhaitable de s'accorder sur l'idée que, aucune de ces approches n'épuisant la réalité, l'avenir est à la collaboration, dans le respect des spécificités de chacun. Pourtant, l'œcuménisme ici a toutes les chances de n'être jamais qu'un discours de convenance, car la complémentarité supposée des deux approches, simple produit d'un statu quo, n'a pas de fondements heuristiques cohérents.

Structurée sur la base d'une opposition entre deux points de vue dont l'un s'intéresse à ce qui, dans la pensée scientifique, serait irréductible au « social » et l'autre à ce qui, dans le fonctionnement du monde scientifique, relèverait de « mécanismes sociaux généraux » sans spécificités particulières, la division disciplinaire tend à laisser hors analyse l'objet permettant de construire le lien entre l'élaboration des concepts et les conditions sociales de leur élaboration, à savoir l'étude des pratiques propres à un espace social relativement autonome : le champ scientifique. La formulation employée ne prétend qu'indiquer une orientation problématique «programmatique » car, pour le sociologue, il s'agit à chaque fois d'étudier des pratiques concrètes ayant cours à un moment historique déterminé dans un sous-espace particulier du champ scientifique qu'il faut reconstruire. D'où un travail qui passe par l'identification et l'analyse des enjeux spécifiques à ce sous-espace, de sa structuration institutionnelle et professionnelle, des rapports de pou-

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