Enquêtes populationnelles sur la victimisation et la délinquance chez les jeunes dans les cantons de Vaud et Zurich : Les jeunes non-exclusivement hétérosexuel∙le∙s : populations davantage exposées ?

Abstract

Les jeunes lesbiennes, gays, bisexuel·le·s, transgenres et en questionnement (LGBTQ) sont régulièrement confrontés à des violences psychologiques, verbales et/ou physique. Hormis les difficultés spécifiques auxquelles ils·elles doivent faire face lorsqu’elles-ils découvrent leur orientation sexuelle, ces jeunes affrontent également un stress quotidien lié au fait d’appartenir à une minorité qui est aujourd’hui encore fortement stigmatisée. Les problématiques, telles que les troubles dépressifs, les comportements suicidaires ou encore la consommation de substances psychoactives, auxquelles sont particulièrement exposé·e·s les personnes LGBTQ, sont des sujets bien décrits dans la littérature, cependant peu de données européennes, notamment en Suisse, sont disponibles. Ce rapport présente d’une part la proportion de jeunes de 15 ans ayant une attirance non exclusivement hétérosexuelle dans les cantons de Vaud et de Zurich et, d’autre part, détermine dans quelle mesure ces jeunes sont plus concerné·e·s par différentes problématiques comme la violence, la consommation de substances psychoactives, le (cyber-)harcèlement, les problèmes de santé ou encore les difficultés liées à l’école. Deux enquêtes se focalisant sur la violence, la consommation de substances psychoactives et la santé des répondant·e·s ont été menées en 2014 dans deux cantons suisses, auprès de plus de 5'000 élèves en dernière année de scolarité obligatoire. Ces enquêtes ont été effectuées au moyen d’un questionnaire auto-administré anonyme soumis à un échantillon représentatif de classes, provenant d’écoles publiques, sélectionnées selon une approche stratifiée. La récolte de données s’est avérée être de très bonne qualité avec un taux de participation d’environ 90%. Une question relative à l’attirance sexuelle a été posée dans les enquêtes, permettant de distinguer les jeunes avec une attirance exclusivement hétérosexuelle des jeunes avec une attirance non exclusivement hétérosexuelle. Cette distinction a permis la comparaison de ces deux catégories en regard de différentes variables d’exposition. Sur la totalité des jeunes ayant participé à ces enquêtes, 4.7% (7.0% de filles et 2.4% de garçons) ont indiqué avoir une attirance non exclusivement hétérosexuelle. Aucune différence significative n’est observée entre les deux cantons.