Article originalSomnolence diurne excessive. Étude épidémiologique basée sur un questionnaire « sommeil/respiration »Excessive daytime sleepiness. An epidemiological study based on a “sleep/breathing” questionnaire
Introduction
La somnolence diurne est un symptôme fréquemment rencontré dans la population générale et peut orienter vers de nombreuses pathologies [1]. En termes de santé publique, les répercussions des troubles de la vigilance sont importantes. La somnolence serait impliquée dans 20 % des accidents de la route en France [2] ; 50 % des accidents mortels impliqueraient comme co-facteur l’endormissement au volant [3]. En milieu de travail, la somnolence et ses conséquences sont mal connues, alors que la recherche systématique de troubles du sommeil est importante lors des visites. Il est connu que le travail lui-même peut être à l’origine de troubles du sommeil générant une somnolence. C’est le cas des postes de nuit ou en horaires décalés, qui concernent près de 20 % des actifs. Pour les postes dits de sécurité (professionnels de la route, contrôleurs de vol, etc.) le dépistage d’une somnolence, connaissant ses facteurs associés, devient obligatoire.
La somnolence diurne excessive (SDE) est très souvent déclarée par les malades suspectés d’apnées obstructives du sommeil [4]. Chez un grand ronfleur elle représente un élément d’alarme – signe que la qualité du sommeil est affectée [5]. Symptôme essentiellement subjectif, elle peut être quantifiée dans les laboratoires spécialisés par des tests spécifiques – les tests d’endormissement ou de maintenance de l’état de veille [6].
L’objectif principal de cette étude a donc été de préciser, par l’utilisation d’un auto-questionnaire structuré, la prévalence de la somnolence déclarée dans une population masculine d’actifs d’âge moyen et d’identifier les facteurs indépendamment associés à la somnolence, utiles à son dépistage.
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Population et méthodes
Nous avons étudié des sujets actifs de sexe masculin, mariés ou vivant en couple, présentés pour des examens de santé de médecine du travail ou de médecine préventive en Lorraine et Alsace, sur une base de volontariat. Huit cent cinquante hommes (72,2 % de ceux sollicités) ont accepté de participer. Le protocole de l’étude a été approuvé par le comité régional de protection des personnes participant à la recherche biomédicale, par la direction du centre de médecine préventive de
Résultats
À la question « Avez-vous une somnolence excessive le jour ? », 90 sujets (« groupe somnolent, 10,8 %) ont répondu « souvent » ou « presque toujours », 740 sujets (« groupe non somnolent », 89,2 %) ont répondu « jamais » ou « parfois » et 20 sujets (2,4 %) n’ont pas donné de réponse. Les sujets « somnolents » étaient cinq ans plus âgés et avaient un excès de poids « tronculaire » (augmentation de la circonférence de taille et du rapport T/H) (Tableau 1). La proportion de fumeurs et la durée de
Discussion
L’objectif de notre étude était l’analyse de la SDE (auto-déclarée) dans un échantillon de population masculine active d’âge moyen ; 10,8 % de nos sujets se déclarent somnolents dans la journée. Comme attendu, l’analyse univariée a mis en évidence un grand nombre de facteurs associés à la SDE (21 en tout). La régression logistique a identifié six facteurs associés de façon indépendante (des déterminants). Après un bref rappel des questions générales sur la SDE, notre discussion compare nos
Conclusion
Dans cette enquête épidémiologique utilisant un questionnaire sommeil-respiration, complété avec l’assistance du conjoint par 850 sujets d’âge moyen, en activité, nos résultats confirment certaines données de la littérature : les sujets se déclarant somnolents (=10,8 %) sont plus âgés, ont plus de troubles respiratoires et non respiratoires pendant le sommeil et un antécédent d’apnée du sommeil confirmé par le médecin. Les éléments originaux de cette étude sont : le rôle d’une obésité
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Remerciements
Les auteurs remercient Mme Aline Berthelin pour l’aide aux mesures anthropométriques et pour la gestion du fichier informatisé des données. Ils remercient les personnes ayant participé à cette étude.
Les auteurs expriment leur gratitude aux lecteurs pour leurs remarques pertinentes qui ont permis de compléter la première version de cet article.
Références (31)
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Symptoms in heavy snorers with and without obstructive sleep apnea
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“Why am I sleepy?”
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Quantification of sleepiness: a new approach
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Sleepiness in different situations measured by the Epworth Sleepiness Scale
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2016, Romanian Journal of Legal Medicine