Mémoire originalReconstruction tridimensionnelle de la main à partir de radiographies biplanes : évaluation de la précision et de la fiabilitéThree-dimensional reconstruction of the hand from biplanar X-rays: Assessment of accuracy and reliability☆
Introduction
Après un examen clinique indispensable, les radiographies conventionnelles constituent les examens de premières lignes pour diagnostiquer les pathologies de la main et du poignet. Les radiographies de la main et du poignet nécessitent souvent de multiples incidences ou positions pour surmonter les biais de projection et le chevauchement des os [1], [2].
De plus, le problème de la reproductibilité des incidences radiologiques rend la mesure précise et objective des écarts et distances (entre les os du carpe, par exemple) difficile avec ce type d’imagerie.
Les modèles en trois dimensions (3D) sont plus informatifs et les techniques de reconstruction automatisée, fournies par le système Picture Archiving and Communication System (PACS), utilisé en routine clinique, ne permettent, cependant, pas d’effectuer des mesures 3D objectives et efficaces, puisqu’il s’agit davantage d’outils de visualisation.
La reconstruction 3D a, en effet, de multiples intérêts : meilleure compréhension de la physiopathologie, diagnostics plus précoces de certaines lésions, notamment ligamentaires, aide à la planification chirurgicale et au suivi des patients. Bien que plusieurs méthodes soient proposées dans la littérature, plusieurs obstacles empêchent une mise en œuvre efficace en routine clinique.
Parmi ces méthodes de reconstruction 3D, la segmentation manuelle scanographique par ordinateur est considérée comme l’examen de référence [3]. L’imagerie par résonance magnétique (IRM) n’est également plus réservée au diagnostic des tissus mous, mais joue également un rôle dans le diagnostic des fractures occultes [4]. La tomographie volumique à faisceau conique (TVFC), initialement utilisée pour l’imagerie dento-maxillo-faciale, a récemment été appliquée à l’imagerie des extrémités [5], [6]. Les images à haute résolution font de la TVFC une technique d’imagerie très bien adaptée à l’étude des fractures infraradiologiques du poignet.
Des travaux antérieurs ont étudié des algorithmes semi-automatiques [7], [8], [9], [10] et entièrement automatisés [11], [12] pour obtenir les surfaces 3D à partir de ces technologies d’imagerie. Cependant, ces modalités d’imagerie présentent des inconvénients, tels qu’un niveau élevé de radiations ionisantes pour le scanner ou une segmentation manuelle, coûteuse et lente pour l’IRM.
Les technologies de radiographie biplanes à faible dose offrent des doses de rayonnement inférieures à celles du scanner et sont plus accessibles que l’IRM. Les développements récents des techniques de reconstruction 3D, à partir de rayons X biplanes, permettent la reconstruction 3D spécifique de la colonne vertébrale [13], de la cage thoracique [14], du membre supérieur [15], du membre inférieur [16], [17], de l’enveloppe externe [18] et, plus récemment, de structures plus petites et complexes telles que les os du pied [19], [20]. Toutefois, la configuration, la taille et la morphologie des os de la main et du poignet, en particulier dans la région du carpe, empêchent une application directe de ces travaux antérieurs.
L’objectif principal de cette étude est d’adapter et de valider une nouvelle méthode de reconstruction 3D de la main et du poignet à partir de radiographies biplanes à faible dose. L’objectif secondaire est de quantifier la précision de cette méthode comparée à la technique de référence scanographique. Notre hypothèse principale suppose que les reconstructions 3D de la main et du poignet, obtenues à partir de radiographies biplanes, sont fiables et d’une précision équivalente aux travaux similaires réalisés pour d’autres régions anatomiques.
Section snippets
Présentation générale de la méthode
Le principe général de cette méthode de reconstruction 3D personnalisée de la main était le repositionnement et la déformation semi-automatique d’un modèle 3D générique à partir des contours osseux de la main et du poignet d’une radiographie biplane. La méthode proposée a été adaptée des travaux antérieurs sur le pied et le membre inférieur [19], [21].
Le modèle générique a été défini à partir de la reconstruction moyenne de 6 scanners de poignets de cadavres frais/congelés non lésés (scanner
Forme de la reconstruction 3D
L’erreur moyenne, le double de l’erreur quadratique moyenne (2 Root Mean Square, 2RMS) et l’erreur maximale (distance entre le point et la surface) de la méthode de reconstruction 3D proposée ont été résumés dans le Tableau 1. Les résultats ont montré une 2RMS variant de 0,46 mm pour les phalanges distales à 1,55 mm pour la rangée distale du carpe. Il valait 0,84 mm et 0,91 mm pour le scaphoïde et le lunatum, respectivement, et 1,77 mm et 1,74 mm pour le capitatum et le trapèze, respectivement.
Paramètres anatomiques
La
Discussion
Aujourd’hui, la reconstruction 3D de la main est un outil indispensable pour accéder à des informations précises de positionnement normal ou pathologique des os entres eux (lésions ligamentaires). Elle constitue la fondation de l’étude dynamique du carpe avec ses implications de planification et de suivi chirurgical [25]. Cette étude s’appuie sur des travaux récents sur le genou et le pied [19] et relève plusieurs défis spécifiques à la région de la main.
Comme recommandé dans la littérature [8]
Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
Financement
L’auteur principal souhaite remercier vivement la SOFCOT pour l’attribution de la bourse d’étude ayant permis la réalisation de ce travail.
Contribution
FL : investigation, validation, écriture du manuscrit original, écriture-relecture-édition.
SD : investigation, méthodologie, logiciel, validation, écriture du manuscrit original, écriture-relecture-édition.
JNG : écriture-relecture-édition.
XB, PR, WS : supervision, écriture-relecture-édition.
Références (30)
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Cited by (0)
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Ne pas utiliser, pour citation, la référence française de cet article, mais celle de l’article original paru dans Orthopaedics & Traumatology: Surgery & Research, en utilisant le DOI ci-dessus.