Elsevier

Pathologie Biologie

Volume 59, Issue 2, April 2011, Pages 88-93
Pathologie Biologie

Contrôles microbiologiques des endoscopes au centre hospitalier régional de Brest du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2009Microbiological investigation of endoscopes at Brest Hospital over a period from 2007 to 2009

https://doi.org/10.1016/j.patbio.2010.07.008Get rights and content

Résumé

But de l’étude

Évaluer la qualité de la désinfection des endoscopes au centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Brest entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2009.

Patients et méthodes

Étude rétrospective des résultats des contrôles microbiologiques effectués au CHRU de Brest entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2009 et plus particulièrement des endoscopes bronchiques et digestifs. L’interprétation des résultats microbiologiques est réalisée selon les recommandations du Comité technique national des infections nosocomiales et infections liées aux soins (CTINILS) de 2007.

Résultats

La majorité des 524 contrôles réalisés sur la période d’étude concerne les endoscopes digestifs (63,4 %) et les endoscopes pulmonaires (21,8 %). La majorité des contrôles (66,8 %) est conforme au niveau cible. Seuls 26,7 % des prélèvements atteignent le niveau d’action. Globalement, le taux de niveau d’action augmente significativement (p = 0,004) entre 2007 (21,2 %) et 2009 (35,6 %). Cette augmentation est significative (p < 0,001) en endoscopie digestive (24,1 % en 2007 versus 46,8 % en 2009) tandis que le taux diminue en endoscopie bronchique (25,9 % en 2007 versus 14,8 % en 2009) sans que la tendance soit significative (p = 0,19). En endoscopie digestive, les taux varient en fonction du type d’appareil et du contexte de prélèvement mais il n’y a pas de différence significative entre la désinfection manuelle et la désinfection automatique. Le germe le plus fréquemment retrouvé en endoscopie bronchique et digestive est Pseudomonas aeruginosa.

Conclusion

Nos résultats montrent qu’il est difficile d’assurer une désinfection parfaite des endoscopes. Les difficultés rencontrées sont probablement liées à la complexité des appareils et des techniques de désinfection utilisées. Les infections rapportées en fibroscopie sont de plus en plus rares, ce qui pose la question de la pertinence des seuils fixés actuellement.

Abstract

Objectives

The aim of this study is to evaluate the quality of disinfection of endoscopes at Brest hospital over a period from 2007 to 2009.

Patients and methods

Retrospective study of microbiological investigations of endoscopes done at Brest hospital from 2007 to 2009. The interpretation of the microbiological investigations is based on the recommendations of the Comité technique national des infections nosocomiales et infections liées aux soins (CTINILS) of 2007.

Results

Most of the controls realized over the period deal with gastroenterological endoscopes (63.4 %) and bronchial endoscopes (21.8 %). Most of the controls (66.8 %) are conformed to the target level. Only 26.7 % of the controls get the level of action. Globally, the rate of level of action significantly increases (p = 0.004) from 2007 (21.2 %) to 2009 (35.6 %). This increase is relatively important in gastroenterology endoscopy (46.8 % in 2009 versus 24.1 % in 2007) whereas the rate decreases in bronchial endoscopy (14.8 % in 2009 versus 25.9 % in 2007). In gastroenterological endoscopy, rates vary with the type of endoscopes and the context of controls, but there is no significant difference between manual disinfection and automated disinfection. The most frequent germ found in gastroenterological and bronchial endoscopies is Pseudomonas aeruginosa.

Conclusion

Our results show that it is very difficult to insure a perfect disinfection of endoscopes. Difficulties met are certainly related with the complexity of the endoscopes and of the techniques of disinfection. Infections of patients are very infrequent in endoscopy, which takes the question of the pertinence of the threshold used for microbiological investigations.

Introduction

L’endoscopie est un mode d’investigation largement répandu dans les services de médecine et de chirurgie. De nombreuses explorations des cavités de l’organisme sont pratiquées quotidiennement, que ce soit à but diagnostique ou thérapeutique.

L’endoscopie a beaucoup évolué au cours des dernières années et les endoscopes souples sont des appareils extrêmement complexes, constitués de l’association de nombreuses pièces très difficilement accessibles pour nombre d’entre elles. Ils présentent des canaux internes en nombre variable, reliés entre eux par des jonctions créant des anfractuosités. Leur constitution varie d’un fabriquant à l’autre, d’un type d’endoscope à l’autre et d’un modèle à l’autre [1].

L’endoscopie est un acte invasif susceptible de contribuer à la transmission de micro-organismes responsables d’infections, bien que celles-ci soient relativement rares [2]. Des souillures organiques ou minérales peuvent s’accumuler dans des endroits parfois peu accessibles au nettoyage, à la désinfection et au séchage [3]. Ces souillures peuvent contenir des agents infectieux qui trouvent un terrain propice à leur multiplication [4]. Du fait de la complexité de l’appareil et de son caractère thermosensible, les endoscopes ne peuvent être stérilisés par la vapeur d’eau. Ils sont désinfectés manuellement dans la plupart des services ou de façon automatique en endoscopie digestive. Le traitement des endoscopes fait l’objet de recommandations de sociétés savantes et réglementaires diffusées sous forme de circulaires par le ministère de la Santé [5].

L’objectif de notre étude est de présenter les résultats des contrôles microbiologiques des endoscopes du centre hospitalier régional universitaire (CHRU) de Brest et de décrire plus précisément les résultats obtenus pour les endoscopes bronchiques et digestifs pour la période s’étendant du 1er janvier 2007 au 31 décembre 2009.

Section snippets

Matériel et méthode

Il s’agit d’une étude rétrospective des résultats des contrôles microbiologiques des endoscopes et plus particulièrement des endoscopes bronchiques et digestifs du CHRU de Brest, entre janvier 2007 et décembre 2009.

Ensemble des contrôles

Entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2009, 524 contrôles microbiologiques ont été réalisés. Le nombre de contrôles varie selon les services de l’hôpital. Les endoscopes du service d’endoscopie digestive et du bloc hépatogastro-entérologie représentent 63,4 % des prélèvements réalisés au laboratoire d’hygiène hospitalière.

Le plateau technique de pneumologie représente 21,8 % des contrôles pratiqués. Les résultats des contrôles microbiologies réalisés sur la période d’étude sont présentés

Discussion

Le laboratoire d’hygiène hospitalière de Brest effectue des contrôles microbiologiques réguliers de l’ensemble des endoscopes du CHRU. Ces contrôles respectent le protocole établi dans le service et s’appuient sur l’ensemble des recommandations nationales [1], [5], [6], [7].

Toutes les activités endoscopiques sont concernées par ces contrôles mais leur nombre varie en fonction de l’activité et du parc d’endoscopes des services. Les services de gastroentérologie et de pneumologie constituent à

Conclusion

L’endoscopie est un acte médical extrêmement répandu réalisé par des professionnels de santé entraînés qui doivent assurer la sécurité de leurs patients. Les différents contrôles microbiologiques réalisés au laboratoire d’hygiène du CHRU de Brest traduisent bien la difficulté rencontrée pour assurer une désinfection complète des endoscopes. Il convient donc d’insister sur la formation du personnel responsable du traitement de ces appareils. Le strict respect des protocoles rédigés à partir des

Conflit d’intérêt

Aucun.

Références (18)

  • M.J. Alfa et al.

    Automated washing with the reliance endoscope processing system and its equivalence to optimal manual cleaning

    Am J Infect Control

    (2006)
  • C.R. Bradley et al.

    Endoscope decontamination: automated vs. manual

    J Hosp Infect

    (1995)
  • CTINILS, Conseil supérieur d’hygiène publique de France : éléments d’assurance qualité en hygiène relatifs au contrôle...
  • L.F. Muscarella

    Evaluation of the risk of transmission of bacterial biofilms and Clostridium difficile during gastrointestinal endoscopy

    Gastroenterol Nurs

    (2010)
  • H. Martiny et al.

    The importance of cleaning for the overall results of processing endoscopes

    J Hosp Infect

    (2004)
  • M. Bretthauer et al.

    Quality control in colorectal cancer screening: systematic microbiological investigation of endoscopes used in the NORCCAP (Norwegian Colorectal Cancer Prevention) trial

    BMC Gastroenterol

    (2003)
  • Circulaire DHOS/E2/DGS/SD 5C no 2003-591 du 17 décembre 2003 relative aux modalités de traitement manuel pour la...
  • Conseil scientifique du C.CLIN Ouest du 10 mai 2005 : protocole de contrôle microbiologique des endoscopes...
  • D. Luu Duc et al.

    Validation of a sampling method for the channels of a flexible endoscope which is experimentally contaminated

    Pathol Biol (Paris)

    (1998)
There are more references available in the full text version of this article.

Cited by (12)

  • Retrospective study of Candida sp. contaminations of endoscopes at the University Hospital of Tlemcen (Algeria)

    2017, Journal de Mycologie Medicale
    Citation Excerpt :

    We suspect that all differences during the whole period of study were essentially due to the methods of sterilization that were improved in the second and third years; by including the important step of drying the endoscopes with compressed air. This means that endoscope sterilization techniques are of paramount importance [21,29]. The consequences of the use of contaminated endoscopes are a recurrent topic in the endoscopy literature.

  • Response

    2015, Gastrointestinal Endoscopy
  • Qualification and microbiological monitoring of endoscopes

    2013, Revue Francophone des Laboratoires
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