Mise au point/ReviewExposition sonore et répercussions auditives au cours de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive : données récentes et revue de la littératureRelated noise exposure and auditory consequence during transcranial magnetic stimulation: New insights and review of the literature
Introduction
La stimulation magnétique transcrânienne répétitive (SMTr) est devenue une technique médicale non invasive et efficace de stimulation corticale [30], [94], utilisée aussi bien en recherche dans le domaine des neurosciences [89], [113] qu’en pratique clinique [51]. Elle a été introduite en neurologie par Barker et al. en 1985 [7] et est, depuis lors, largement utilisée dans le traitement de pathologies neurologiques comme, par exemple : la maladie de Parkinson [8], [41], [47], les dystonies de fonction telle que la crampe de l’écrivain [64], les douleurs neuropathiques chroniques [38], [52], [48], [50], l’épilepsie [107], la sclérose latérale amyotrophique [23] et les myoclonies [49]. Elle a été également proposée dans le traitement de pathologies psychiatriques comme la dépression [35], [71], [77], [87], [98], l’anxiété [12] ou la schizophrénie [97], et plus spécifiquement dans le traitement des hallucinations auditives chez le schizophréne [83]. Enfin, elle est également utilisée dans le traitement des acouphènes invalidants résistant aux traitements conventionnels [3], [24], [46], [45], [53], [55], [58], [59], [93].
En regard de cette large utilisation, il est indispensable de bien connaître les effets secondaires possibles de la SMTr. La crise comitiale, qui en constituait l’effet secondaire majeur, est devenue extrêmement rare depuis la mise en place de normes internationales de sécurité [53], [76], [115], [114] établies sur la base des premières études cliniques et régulièrement mises à jour [94]. Ces normes ont permis de définir, d’une part, les différentes combinaisons de paramètres de stimulation assurant une sécurité maximale et, d’autre part, celles présentant un risque important de crise comitiale induite [15], [53], [76], [114]. En revanche, les effets secondaires sur l’audition n’ont été jusqu’à présent que peu étudiés, alors que les bobines de stimulation utilisées dans le cadre de la SMTr produisent un son bref mais intense (avec un pic d’intensité supérieure à 140 dBC lorsque la SMTr est utilisée à sa puissance maximale) [29], [110]. Une telle intensité sonore est supérieure au niveau pouvant induire un traumatisme sonore [36]. Or, du fait de sa brièveté, le clic généré par la SMTr est perçu de manière relativement faible par rapport à son intensité sonore réelle [105], ce qui n’incite guère à s’intéresser à la problématique de la protection sonore, que ce soit celle du sujet ou celle du praticien. La connaissance des niveaux sonores de la SMTr permettrait une meilleure prise de conscience du risque auditif potentiel d’une telle exposition et constituerait ainsi un élément favorable en vue d’une meilleure adhésion aux mesures de protections individuelles [4]. Les intensités sonores liées à d’autres utilisations de bobines magnétiques, comme l’imagerie par résonance magnétique (IRM), sont plus systématiquement prises en compte [1], même si elles sont de nature similaire à celles de la SMTr et très rarement répétées pour un même sujet, contrairement aux traitements par SMTr qui peuvent s’échelonner sur plusieurs semaines.
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Origine
La stimulation magnétique transcrânienne repose sur le principe physique découvert par Michael Faraday en 1831 : l’induction électromagnétique. L’application d’un champ magnétique très bref est capable d’induire un courant électrique dans un milieu conducteur. Le passage rapide d’une impulsion électrique brève et intense génère un champ magnétique perpendiculaire au plan de la bobine. Pour les systèmes de stimulation actuellement utilisés, ce courant génère par induction un champ magnétique de
Physiopathologie des pertes auditives liées aux expositions sonores
Après une exposition sonore, le symptôme le plus fréquemment rapporté est un acouphène temporaire. Il peut devenir définitif et être associé ou non, à une plainte de type sensation d’oreille bouchée qui signe souvent l’apparition d’une perte auditive qui sera confirmée par un audiogramme.
La disparition de tous les symptômes, de quelques minutes à quelques heures après une exposition sonore importante, relève d’une fatigue auditive réversible avec élévation temporaire des seuils (traumatisme
Facteurs de risques auditifs
Bien que les règles concernant les intensités sonores à éviter soient basées sur des données cliniques, elles ne peuvent pas tenir compte de la très grande variabilité des effets de l’exposition sonore, variabilité liée aux facteurs physiques (conditions de l’exposition sonore, protections apportées aux sujets…) et variabilité liée à la susceptibilité individuelle des sujets eux-mêmes [32], [68].
Les effets de l’exposition sonore de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive sur le système auditif
Les données de la littérature sur l’effet de la SMTr sur l’audition sont peu nombreuses [28]. En effet, bien qu’il ait été démontré chez les rongeurs (lapin, chinchilla), la possibilité d’un traumatisme acoustique avec perte auditive définitive (ou permanente) avec les bobines de première génération, responsables d’un pic sonore pouvant atteindre 157 dB SPL [18], peu de données sont disponibles. Il est habituellement recommandé le port d’une protection auditive pendant les séances de SMTr [51],
Conduite à tenir en cas de traumatisme sonore
Il s’agit d’une urgence médicale car la précocité de prise en charge est un facteur pronostique essentiel de la récupération auditive. La première mesure consistera en l’arrêt de l’exposition sonore. Ensuite, le traitement est controversé mais s’apparente au traitement de la surdité unilatérale idiopathique d’installation brutale (ou surdité brusque). L’efficacité des corticoïdes est largement acceptée [70], [100] et le traitement doit être commencé le plus tôt possible, dès la confirmation
Conclusion
Une bobine de SMTr utilisée à intensité maximale est responsable d’une exposition sonore qui s’apparente à une impulsion sonore de type arme à feu. L’intensité sonore est alors corrélée à l’intensité d’utilisation de la bobine et est dépendante du type de bobine (active versus placebo) et de l’équipement utilisé. Différents facteurs influencent l’effet potentiel de la SMTr sur le système auditif périphérique : la proximité de la bobine par rapport à l’oreille, la haute variabilité de protection
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.
Remerciements
Les auteurs remercient les relecteurs pour leurs suggestions.
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2020, Clinical NeurophysiologyCitation Excerpt :Therefore the general recommendation remains of Level C (“possible effect of repeated sessions of LF-rTMS of the TPC (on the left hemisphere or contralateral to the affected ear) in tinnitus”). Many questions remain concerning the use of this technique in everyday practice, such as what could be the optimal treatment target(s) and protocol and what could be the role of individual susceptibility to auditory cortex stimulation in influencing outcome or side effects, e.g., related to genetic factors (BDNF genotype, Yang et al., 2016) or the presence of hyperacusis or hearing loss (Lefaucheur et al., 2012b; Tringali et al., 2013). Therefore, one of the most promising approaches could be to perform a stimulation protocol tailored to the individual patient.
A tutorial for transcranial magnetic and electrical stimulations in cognitive psychology
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