Physiopathologie du rhumatisme psoriasiquePathophysiology of psoriatic arthritis
Introduction
Le rhumatisme psoriasique (RPso) est une maladie inflammatoire chronique qui est fortement liée à une affection cutanée fréquente, le psoriasis au niveau individuel ou au niveau familial [1]. En effet, jusqu’à 40 % des patients atteints de psoriasis vont développer un RPso pendant leur vie. En général les symptômes cutanés précèdent les manifestations articulaires, mais les deux peuvent aussi apparaître simultanément, et parfois les problèmes articulaires se manifestent avant la peau, ou sans que la peau ne soit atteinte. Le RPso est souvent une maladie sévère qui peut donner lieu à des déformations et des pertes de fonctions articulaires [1], [2]. En combinaison avec la douleur, ces atteintes contribuent à une morbidité importante et peuvent même augmenter la mortalité dans ce groupe de patients. De plus, un grand nombre de personnes atteintes de RPso présentent des comorbidités telles que l’obésité, un syndrome métabolique, des maladies cardiovasculaires et/ou une dépression [3], [4]. Ceci est important non seulement sur le plan de l’épidémiologie et du traitement des patients mais aussi sur le plan de la pathophysiologie de la maladie.
Le RPso figure traditionnellement parmi le groupe des spondyloarthrites (SpA) [5]. En effet, bien qu’un diagnostic individuel et spécifique soit souvent possible, les différentes formes de SpA partagent des caractéristiques de pathophysiologie, de génétique, de manifestations cliniques et de traitement [6]. Les SpA incluent les formes axiales (spondyloarthrite ankylosante et formes non radiographiques), les arthrites réactionnelles, les arthrites associées aux maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et le RPso. Il est important de reconnaître que la majorité de nos connaissances sur la pathophysiologie du RPso ont été acquises par des études portant sur les différentes formes des SpA, surtout lorsque nous parlons d’études faites sur des animaux de laboratoire.
Le concept actuel de la pathophysiologie du RPso est basé sur des investigations dans différents domaines scientifiques, en particulier la génétique, l’immunologie fondamentale, les études translationnelles qui utilisent des échantillons de patients et les modèles de souris (Fig. 1). Il est pourtant important de se rendre compte que le psoriasis et le RPso sont des maladies connues seulement chez les humains, et que chaque modèle (souris ou rat) ne représente qu’une partie de la pathophysiologie de la maladie décrite chez l’homme (Fig. 2). Heureusement, les progrès thérapeutiques caractérisés par l’introduction de traitement ciblés sur les cytokines telles que le TNF, ou l’interleukine-17 et 23 (IL-17, IL-23) [4] ont largement confirmé le rôle important de ces cytokines dans la pathophysiologie et ont clairement contribué à notre compréhension actuelle de la maladie.
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Facteurs génétiques
Le RPso est une maladie complexe dans laquelle les interactions entre des facteurs de risque génétiques et environnementaux influencent l’activation anormale de processus inflammatoires qui mènent vers les symptômes chez un patient donné. Notre vision de la génétique du RPso est incomplète vu les difficultés pour différencier les variants à l’échelon de l’ADN qui jouent un rôle dans la maladie cutanée versus la maladie articulaire. Néanmoins, plusieurs variants dans les gènes du complexe majeur
L’inflammation dans la pathophysiologie du RPso
La présentation clinique et l’effet thérapeutique (bien que souvent limité) des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et des corticostéroïdes ont poussé chercheurs et cliniciens à comprendre les mécanismes de la réaction inflammatoire dans le RPso. Dans ce contexte, la description de plusieurs axes d’activation de cytokines spécifiques aide à mieux comprendre la cascade de l’inflammation, utile dans la défense contre les microorganismes mais responsable du développement d’une maladie
La réaction osseuse : destruction et ankylose
L’aspect du RPso sur les radiographies est souvent surprenant et d’une grande diversité. Des ostéolyses étendues sont notées dans les formes mutilantes de la maladie, tandis que l’on peut voir (parfois chez le même patient) une ankylose articulaire progressive [1], [17]. Ces deux aspects restent assez mal compris. Un taux élevé de précurseurs d’ostéoclastes a été suggéré chez les patients atteints de RPso [29] et la différentiation et l’activation de ces cellules destructrices sont fortement
En résumé
Le RPso reste mal compris malgré l’énorme progrès dans le traitement lié au développement de biothérapies ciblées. Bien qu’ils soient souvent très utiles pour illustrer et comprendre des manifestations ou des mécanismes spécifiques, les modèles murins sont loin d’être parfaits. Récemment, l’importance de contraintes mécaniques et leur relation avec l’activation d’axes inflammatoires sont devenues plus claires et pourraient mener vers une médecine plus personnalisée ou non seulement le choix de
Déclaration de liens d’intérêts
Leuven Research and Development, division de valorisation de la KU Leuven a reçu des honoraires et des subventions de recherche de la part d’Abbvie, Boehringer-Ingelheim, Celgene, Eli-Lilly, Galapagos, Janssen, MSD, Novartis, Pfizer, Samumed et UCB.
Références (30)
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