Mise au pointAngor spastique : un défi diagnostique et thérapeutiqueCoronary spasm a diagnostic and therapeutic challenge
Introduction
Les syndromes coronariens aigus sont le plus souvent la conséquence d’une rupture ou érosion de plaque athéromateuse inflammatoire et lipidique [1]. Dans certains cas, le mécanisme physiopathologique est totalement différent, faisant intervenir un spasme coronaire isolé. L’existence de douleurs thoraciques évocatrices d’angine de poitrine, avec à la coronarographie l’absence de lésion significative, est le contexte clinique le plus fréquent et évocateur. La première publication décrivant le spasme coronaire a été réalisée par le M. Prinzmetal dans l’American Journal of Medecine en 1959. L’auteur décrivait alors une nouvelle forme d’angine de poitrine survenant au repos : a variant form of angina pectorius, preliminary report [2].
La gravité potentielle de cette pathologie doit impérativement nous à rechercher cette pathologie trop souvent négligée.
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Physiopathologie et diagnostic
Les mécanismes physiopathologiques du spasme coronaire sont aujourd’hui bien documentés. Le spasme coronaire résulte d’une dysfonction endothéliale et/ou d’une hyper-réactivité des cellules musculaires lisses sur des stimuli endogènes (acétylcholine, sérotonine, histamine, catécholamines) ou exogènes ayant un effet vasoconstricteur (certaines drogues comme le 5 FU, certains toxiques comme le tabac et la cocaïne) [3]. La dysfonction endothéliale fait intervenir, à la faveur d’une lésion de
Évolution et traitement
L’angor spastique est une pathologie aux complications parfois graves. Les facteurs de mauvais le pronostic pour le suivi sont : un antécédent d’arrêt cardiaque, l’angor survenant exclusivement au repos, la présence de sténose serrée associée, les spasmes coronaires multiples, le sus-décalage du segment ST pendant le spasme, l’absence de sevrage tabagique et la présence d’un traitement bêtabloquant qui est contre-indiqué dans cette pathologie. Ces différents facteurs pronostiques, permettent de
Conclusion
L’angor spastique est une pathologie potentiellement grave trop souvent méconnue. Il est important de l’évoquer après un interrogatoire ciblé et d’un confirmer le diagnostic par des tests de stimulation réalisés en salle de cathétérisme cardiaque. Ces tests de provocation par injection d’Ergonovine doivent être effectués en injection intracoronaire selon un protocole précis pour en augmenter sa sensibilité. L’angor spastique est une pathologie grave accessible à un traitement médical efficace,
Déclaration de liens d’intérêts
les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
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2021, World Journal of CardiologyCoronary microvascular dysfunction: The potential mechanism of non-obstructive coronary artery disease
2020, Academic Journal of Second Military Medical University