Communication de la SFO
Caractéristiques des patients examinés en urgence par un ophtalmologiste dans un CHU : résultats d’une étude transversale analytique identifiant des facteurs associés au caractère de véritable urgenceEpidemiology of patients with eye-related emergencies in a university hospital: A cross-sectional study identifying factors associated with true emergency

https://doi.org/10.1016/j.jfo.2017.11.016Get rights and content

Résumé

Objectifs

Les objectifs étaient de décrire les caractéristiques des patients vus en urgence par les ophtalmologistes d’un service de CHU et d’identifier celles qui étaient associées à une véritable urgence.

Matériel et méthodes

Une étude transversale incluant tous les patients examinés en urgence par un ophtalmologiste du CHRU de Nancy sur deux mois a été conduite. Les caractéristiques démographiques, médicales, et l’estimation du caractère véritable par l’ophtalmologiste ont été analysées.

Résultats

Sur 1308 patients, l’âge médian [Q1–Q3] était de 49 [32–64] ans et 56 % étaient des hommes. Les principaux motifs de consultation étaient l’œil rouge (32,6 %), la douleur (30,0 %), les traumatismes (26,1 %), et une altération visuelle (23,3 %). Près de 40 % des consultations n’étaient pas de véritables urgences. Les éléments d’orientation associés à une véritable urgence étaient le motif de consultation (altération visuelle, œil rouge, douleur oculaire), le sexe masculin, l’âge inférieur à 60 ans et un délai de consultation survenant moins de 3 jours après l’apparition des symptômes.

Conclusion

Dans les consultations non programmées, la proportion de consultations non véritablement urgentes était importante, et des facteurs permettant d’orienter les patients ont été identifiés. La rédaction de protocoles ophtalmologiques destinés aux urgentistes et aux infirmières d’accueil des structures d’urgences pourrait être un outil intéressant pour déterminer quand adresser le patient à l’ophtalmologiste.

Summary

Purpose

To describe epidemiological characteristics of outpatients examined by university medical center ophthalmologists in emergency rooms (ER), and to determine factors associated with true emergencies.

Methods

A monocentric cross-sectional study including all patients examined by an ophthalmologist in the ER of in the university hospital of Nancy over a two-month period was conducted. Demographics and medical characteristics were assessed. The visits were categorized by ophthalmologists as true emergencies or not.

Results

Among the 1,308 patients included, the median (IQR) age was 49 (32–64) years, and 56 % were males. The main reasons for seeking care were eye redness (32.6 %), eye pain (30.0 %), eye trauma (26.1 %), and visual loss (23.3 %). Nearly 40 % of the consultations were judged as not truly emergent. Factors significantly associated with true emergencies were: age under 60, male gender, some reasons for seeking care (visual loss, eye redness, eye pain), and a period of less than 3 days between symptom occurrence and the ER visit.

Conclusion

The proportion of non-emergent ER visits was relatively high, and factors associated with true emergencies have been identified in our study. Standardized protocols may be useful to help emergency physicians and nurses to determine when to refer a patient to an ophthalmologist.

Introduction

La prise en charge des urgences est difficile et génère un certain nombre de mécontentements dans la population du fait des délais d’attente souvent longs dans les structures concernées. Les urgences ophtalmologiques ont ceci de particulier que les pathologies concernant les yeux sont assez peu connues et mal maîtrisées par les médecins non spécialistes. Elles font peur aux patients et parfois aux praticiens qui se jugent insuffisamment formés pour prendre la responsabilité de ces patients et préfèrent faire appel aux spécialistes au moindre doute [1], [2]. La fréquence des urgences ophtalmologiques a été évaluée entre 2 et 6 % de l’ensemble des urgences dans plusieurs études françaises et internationales entre 2002 et 2016 [2], [3], [4]. Néanmoins, peu de données sur la prise en charge des urgences ophtalmologiques en France sont actuellement disponibles dans la littérature. De plus, il est difficile d’évaluer le réel degré d’urgence de ces consultations et peu d’études portent sur ce sujet. Identifier les facteurs associés à une véritable urgence permettrait aux praticiens non ophtalmologistes de mieux orienter les patients.

Les objectifs de ce travail étaient de décrire les caractéristiques des patients vus en consultation non programmée par les ophtalmologistes d’un service de CHU, et d’identifier celles qui étaient associées à une véritable urgence.

Section snippets

Type d’étude

Une étude transversale a été conduite entre le 1er février 2012 et le 4 avril 2012 dans le service d’ophtalmologie du CHRU de Nancy, à partir de données recueillies initialement à des fins d’évaluation de l’activité de consultation non programmée, c’est à dire sans rendez-vous, du service d’ophtalmologie. Les patients ont été reçus dans le secteur sans rendez-vous du service ou directement dans une structure d’urgence après 18 heures et les samedis-dimanches.

Population et échantillonnage

Tous les patients, âgés de 15 ans ou

Résultats

L’échantillon comprenait 1308 patients dont les caractéristiques globales sont décrites dans le Tableau 1. Au total, l’âge médian [Q1–Q3] était de 49 [32–64] ans et 56 % étaient des hommes. La moitié des patients parcourait plus de 20 km pour venir en consultation, et 25 % parcourait plus de 55 km. Dix-neuf pourcents des patients consultaient durant le week-end. Pour 54,6 % des patients, le délai depuis le début des symptômes était supérieur à 3 jours. Les motifs les plus fréquents de consultation

Discussion

Notre étude rapporte l’épidémiologie d’une cohorte monocentrique des patients examinés en consultation non programmée par les médecins du service d’ophtalmologie du CHRU de Nancy ; au total 1308 patients de plus de 15 ans ont été recensés, dont 56 % d’hommes. Seules 62,5 % de ces consultations ont été considérées comme des véritables urgences par les ophtalmologistes qui ont examiné les patients. Les motifs les plus fréquents de consultation non programmée étaient la présence d’un œil rouge,

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Références (14)

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Cited by (8)

  • Epidemiology and trends of ocular trauma hospitalizations in Chile from 2001 to 2020

    2022, Journal Francais d'Ophtalmologie
    Citation Excerpt :

    Ocular trauma is a major public health problem worldwide and is considered the leading cause of monocular blindness [1–3]. It is a common cause of emergency department visits, accounting for 36.3% of ophthalmological consultations in the USA, 26.1% of ophthalmological consultations in France and 3% of all consultations in Chile [4–6]. In 1998, the World Health Organization (WHO) published a review of the global impact of eye trauma, noting that each year there are 55 million eye injuries that restrict activities for more than a day, 750,000 hospitalizations and 200,000 open eye injuries [1].

  • Impact of the first lockdown related to the COVID-19 pandemic on ophthalmic emergencies in a French University Hospital

    2022, Journal Francais d'Ophtalmologie
    Citation Excerpt :

    The variables were either binary responses (yes/no) or a list of predefined responses. The lists of reasons of consultation and diagnoses were predefined from similar studies published in the literature [6–8]. A maximum of 3 reasons and 2 diagnoses were attributable to one patient.

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Communication orale au cours du 119e congrès de la Société française d’ophtalmologie tenu en mai 2013.

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