Communication
Rupture du Moi-corps à l’adolescenceBreakdown of the Ego-body in adolescence

https://doi.org/10.1016/j.amp.2020.01.017Get rights and content

Résumé

À partir de la notion essentielle, clinique et théorique de « breakdown », les auteurs présentent dans ce texte l’observation d’une adolescente âgée de quatorze ans. Cette jeune fille « déclenche », au début de sa métamorphose pubertaire, à l’âge de 12 ans, une paralysie des membres inférieurs. Le travail technique psychothérapique entrepris révèle une tension massive, intrapsychique et intersubjective, dans l’environnement maternel et plus largement familial.

Abstract

From the essential notion, clinical and theoretical “breakdown”, the authors present in this text the observation of a teenager aged fourteen. This young girl “triggers” at the beginning of her pubertal metamorphosis, at the age of twelve, paralysis of the lower limbs. The psychotherapeutic technical work undertaken reveals a massive, intrapsychic and intersubjective tension in the maternal and more largely family environment.

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Avant-propos

Avec la métamorphose pubertaire, l’adolescent doit d’une certaine façon « résider » dans cette chose que devient son corps, pour mentionner Maurice Merleau–Ponty : « Mon corps est une chose, mais une chose où je réside. » D. W. Winnicott a pareillement souligné l’impérieuse intégration et adéquation corps-psyché. Pour cet auteur, la personnalisation est une forme d’habitation (inhabitation, in-dwelling) de la psyché à l’intérieur du corps. Dans cette phase ordinaire de l’évolution, la psyché

Situation clinique

Léa est une adolescente de quatorze ans qui au moment de penser à son avenir, à ses études, à son travail psychique de différenciation-subjectivation, « déclenche » au début de sa puberté, à l’âge de 12 ans, une paralysie des membres inférieurs. Elle est en fauteuil roulant, très douloureuse, en rupture avec la scolarité. Cette situation particulièrement pénible vient révéler une tension et des conflits familiaux anciens ainsi que des handicaps révélés du fait de ses difficultés récentes.

Dans

Discussion

La compréhension de ces troubles graves montre un lâchage du corps en raison d’un travail de remaniements psychiques de l’adolescence qui n’a pu se réaliser. Léa reste figée défensivement à des stades prégénitaux. Il y a comme une fixité à un archaïque mnémonique prévalent. Comprendre ces troubles seulement sous le sceau d’une angoisse de séparation à la mère ou encore à un défaut, ou à une défaillance du processus de séparation/individuation serait à nos yeux insuffisant et réducteur. Bien

Discussion avec l’auditoire

Pr A. Charles-Nicolas – Merci pour votre présentation. Au début de votre exposé, vous avez mentionné une immaturité. Pouvez-vous en dire davantage ?

Réponse Christelle Viodé – Une des difficultés dans laquelle se trouve cette jeune adolescente est due à l’incertitude en cours du côté médical et psychologique, puisque respectivement on lui renvoie « une immaturité affective » et une maladie neurologique.

Mme H. Haliday – Comment s’est passé l’arrêt du suivi ? Comment a-t-il été décidé et quand

Déclaration de liens d’intérêts

Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

Remerciements

À Léa pour sa confiance et son accord de publication.

Références (12)

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  • M. Laufer et al.

    Adolescence et rupture de développement. Une perspective psychanalytique (tr. fr.)

    (1989)
  • H. Maïdi

    Trauma, séduction et répétition à l’adolescence »

    Perspect Psy

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  • H. Maïdi

    La Plaie et le couteau

    (2003)
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Cited by (1)

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