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Catégorisation libre des sons naturels par les sujets implantés cochléaires

https://doi.org/10.1016/j.aforl.2014.07.125Get rights and content

But de la présentation

Étudier les capacités de groupage et de séparation de stimuli auditifs naturels par les sujets implantés cochléaires. Décrire les catégories formées ainsi que les stratégies sous-jacentes utilisées.

Matériel et méthodes

Étude rétrospective monocentrique réalisée dans un centre de référence comparant un groupe de 16 patients implantés cochléaires à un groupe contrôle de 16 sujets normo-entendants. L’épreuve de catégorisation libre était présentée aux sujets à l’aide du logiciel TCL-LabX et comprenait 16 stimuli auditifs naturels provenant de 4 catégories formées a priori (objets, bruits environnementaux, voix, musique). Chaque sujet avait pour tâche de classer les stimuli en fonction du degré de similitude ou dissemblance ressentie, selon des critères laissés volontairement libres. Une fois les classifications établies par tous les sujets, les distances inter objets étaient analysées globalement au sein de chacune des quatre catégories formées a priori sur des matrices de dissimilarités agrégées. Ces distances étaient comparées entre les deux groupes en utilisant une technique de ré échantillonnage par bootstrapping permettant le calcul d’intervalles de confiance à 95 % (IC 95 %). Une analyse multidimensionnelle de type Multi Dimensional Scaling était ensuite appliquée à la matrice de dissimilarités agrégées de chacun des deux groupes. Les dimensions utilisées pour réaliser les classifications étaient corrélées à plusieurs indices acoustiques déterminés dans les stimuli (indices relatifs à la fréquence fondamentale F0, indices temporels, indices spectraux) par mesure du coefficient r de Pearson.

Résultats

La distance inter objet moyenne était significativement plus élevées dans le groupe des implantés cochléaires (13,1, IC 95 % :12,2–13,9) que dans le groupe des sujets normo-entendants (9,6, IC 95 % :8,1–11,2), ce qui traduit un déficit de catégorisation auditive chez les sujets implantés. Ce déficit était plus marqué dans les catégories « voix » (distance moyenne de 11,2 chez les implantés contre 6,9 chez les normo-entendants) et « musique » (distance moyenne de 13,9 chez les implantés contre 5,5 chez les normo-entendants). Malgré ce déficit, l’analyse MDS retrouvait des catégories voix et musique reproductibles chez les implantés. Nos analyses préliminaires montrent que les dimensions utilisées pour réaliser ces classifications étaient corrélées à la saillance de la fréquence fondamentale ainsi qu’à l’impulsivité dans les stimuli auditifs.

Conclusion

La catégorisation libre de sons naturels est un outil original permettant d’évaluer les performances auditives globales des patients implantés cochléaires. La mise en évidence des indices acoustiques préférentiellement utilisés peut avoir un impact sur les améliorations à apporter aux stratégies de codage du son.

Section snippets

Déclaration d’intérêts

Les auteurs n’ont pas transmis de déclaration de conflits d’intérêts.

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