Communication brèveEffet d’une épreuve cycliste de 140 km sur la puissance maximale anaérobieEffects of a 140 km cycling race on the maximal anaerobic power
Introduction
La puissance et la force maximales instantanées développées décroissent avec l’intensité de l’exercice qui précède l’évaluation de ces paramètres 〚2〛. Cependant la force et la puissance sont recouvrées de façon rapide et les cinétiques de recouvrement de la force de contraction sont superposables à celle de la resynthèse de phosphocréatine 〚3〛. Komi (2000) 〚4〛 décrit une baisse de 30 % de la force maximale de contraction qui perdure plusieurs jours après un marathon, associée à une désorganisation de l’architecture des sarcomères. Ces micro-lésions musculaires étaient sans doute liées aux actions de type excentrique. Il n’existe à notre connaissance aucune étude qui s’est intéressée à l’effet d’une épreuve cycliste de longue durée sur la puissance maximale anaérobie. Nous supposons que le type d’exercice à dominante concentrique permettra aux sujets de recouvrer les stocks intramusculaires de phosphocréatine et de développer les mêmes puissances maximales anaérobies qu’avant l’exercice.
Section snippets
Matériels et méthodes
Seize cyclistes ont participé à l’étude (âge : 40,3 ± 10,9 ans). Les sujets ont effectué quatre sprints de 6 s contre quatre charges différentes (2, 4, 6, 7 kg) 〚5〛. Un délai de 3 min a été observé entre chaque sprint. Le même test a été réalisé 1 h après une course cycliste de 140 km incluant 1750 m de dénivelé positif (Fig. 1). Lors des deux tests, un cycloergomètre Monark de type 818E a été utilisé et la fréquence de pédalage aux différentes forces de friction a été enregistrée. Un test de
Résultats
La puissance maximale anaérobie lors du premier test était de 582,1 ± 82,2 W et n’était pas significativement différente de celle post-exercice (579,5 ± 95,8 W) (Fig. 2). La fréquence de pédalage optimale pour développer la puissance maximale anaérobie n’était pas significativement différente pour le deuxième test par rapport au premier (88,8 ± 9,6 rpm versus 90,5 ± 16,2 rpm). De même pour la force correspondant à la puissance maximale (64,4 ± 5,0 N versus 63,2 ± 5,0 N).
Discussion
Les valeurs de puissance maximale anaérobie rapportées dans la littérature sont supérieures à celles mesurées lors de notre étude 〚1〛, 〚5〛. En effet, les sujets effectuaient les sprints départ arrêté et donc pour chaque épreuve devaient vaincre une force d’inertie importante pour lancer le volant du cycloergomètre. Les puissances maximales sont donc sous-estimées ici. Néanmoins, le fait que la force d’inertie nécessairement présente dans les exercices de sprint n’ait pas été quantifiée n’altère
Conclusion
Le type d’exercice à dominante concentrique (c’est-à-dire ne comportant pas d’impact) et le temps de récupération entre la fin de l’épreuve cycliste et l’exécution du test ont permis aux sujets de développer les mêmes puissances maximales anaérobies, probablement parce qu’ils ont recouvré leurs stocks intramusculaires de phosphocréatine. En ce sens, le cyclisme qui n’occasionne que très peu de lésions musculaires, se différencie du marathon qui inclut des actions musculaires de type excentrique
Références (5)
Stretch-shortening cycle: a powerful model to study normal and fatigued muscle
J Biomech
(2000)- et al.
Muscle function during brief maximal exercise: accurate measurement on a friction–loaded cycle ergometer
Eur J Appl Physiol
(1996)