Chère consœur, cher confrère,

La médecine hautement spécialisée exercée dans les grands centres de soins tertiaires avancés serait impensable sans la collaboration étroite de ces centres avec les internistes et les généralistes de ville. Nous avons choisi pour ce numéro quelques thèmes gastro-entérologiques et hépatologiques hautement spécialisés qui jouent un rôle pour les internistes et généralistes, étant donné que ces médecins adressent les patients correspondants aux centres et poursuivent leur traitement en collaboration avec les centres après les interventions.

La transplantation du foie est établie depuis longtemps dans le traitement de la cirrhose avancée, de l’insuffisance hépatique aiguë et de certaines tumeurs du foie. Pour le suivi des patients à la suite d’une greffe du foie, une collaboration étroite entre le centre de transplantation et l’interniste ou généraliste de ville qui voit les patients greffés à son cabinet est particulièrement importante. L’article de K. Staufer et al. (Berne et Lugano) présente en aperçu l’état actuel des connaissances concernant la greffe du foie en Suisse. La cirrhose hépatique avancée dans le cadre de l’hépatite C était autrefois l’indication principale d’une greffe du foie. Depuis qu’on peut guérir l’hépatite C par des médicaments, d’autres indications – telles que la cirrhose dans le cadre de la stéatose hépatique non alcoolique, la cirrhose associée à l’alcool et le carcinome hépatocellulaire – ont gagné en importance. Les règles rigides appliquées il y a des années pour les contre-indications (grand âge, IMC élevé, etc.) ont été de plus en plus assouplies pour quelques-uns de ces critères d’exclusion. Ainsi, un âge de plus de 70 ans n’est désormais plus qu’une contre-indication relative; c’est l’âge biologique qui est décisif. L’interniste qui voit le patient au cabinet après la greffe du foie doit connaître les complications qui peuvent survenir à court, moyen et long terme à la suite d’une greffe du foie.

L’endo-échographie est désormais devenue une méthode de routine des grands centres d’endoscopie. B. Morrell et al. (hôpital universitaire de Zurich) décrivent de façon concise la signification et le développement de cette technique importante. L’endo-échographie, qui était à l’origine utilisée uniquement à des fins de diagnostic, est devenue une technique thérapeutique interventionnelle qui peut aujourd’hui remplacer de nombreuses interventions chirurgicales. Les méthodes de routine de l’endoscopie interventionnelle incluent par exemple les drainages posés à l’aide de l’endo-échographie, notamment au niveau des voies biliaires, de pseudokystes pancréatiques, etc. Pour l’interniste ou généraliste qui adresse les patients au centre, il est important de connaître ces méthodes et leurs indications, car ces techniques endo-échographiques permettent d’éviter de nombreuses interventions chirurgicales.

L’utilisation de cellules souches mésenchymateuses est une toute nouvelle méthode pour traiter les fistules réfractaires au traitement dans la maladie de Crohn. Dans cet article, le dernier de la série des procédures de la médecine hautement spécialisée, D. Cabalzar-Wondberg et al. (hôpital universitaire de Zurich) présentent cette nouvelle méthode prometteuse et ses indications. Lors de fistules péri-anales qui ne répondent pas aux traitements médicamenteux, cette méthode – qui est toutefois coûteuse – pourrait être une alternative importante aux interventions chirurgicales.

J’espère que ce numéro pourra vous fournir quelques idées pour votre travail dans la pratique. Je vous remercie par avance pour votre feed-back, qui est toujours bienvenu.

Bien cordialement,

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Michael Fried

Rédacteur en chef