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De la crise du marxisme à la Critique de la Raison dialectique.Vers une anthropologie structurelle et historique

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Le Moment marxiste de la phénoménologie française

Part of the book series: Phaenomenologica ((PHAE,volume 231))

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Abstract

Si entre 1948 et le milieu des années cinquante l’existentialisme sartrien est mis en crise par le marxisme, à partir de 1953 et surtout de 1956, Sartre découvre que ce marxisme qu’il cherche à rejoindre se trouve de son côté lui-même en crise. La restructuration politique et intellectuelle de la Guerre froide ainsi qu’une série de recherches théoriques menées par des proches ont en effet, comme nous l’avons vu, provoqué chez lui une remise en question de ses positions théoriques et de son rapport au marxisme. Il cherche alors à se renouveler en profondeur à travers une aliénation de soi dans la pensée de l’autre : celle de Merleau-Ponty, de Beauvoir, de Lévi-Strauss, ou encore celle du Parti communiste français dont il est « compagnon de route » entre 1952 et 1956. Mais à l’occasion de ses activités communes avec le PCF et ses intellectuels, de sa participation aux divers Congrès internationaux avec des intellectuels communistes, ainsi que de ses voyages en URSS (et en Chine), Sartre découvre de l’intérieur ce monde communiste auquel il avait toujours été étranger. Il fait l’expérience d’un monde en plein bouleversement : avec la mort de Staline en 1953 commence le processus de « Dégel », de « coexistence pacifique » et surtout de « déstalinisation » (proclamé par le XXe Congrès du PCUS en février 1956), qui promettent une large remise en cause de la théorie et des pratiques communistes. Ces espoirs d’évolution sont cependant brisés en novembre 1956 avec l’intervention des troupes du Pacte de Varsovie pour écraser l’insurrection de Budapest – événement qui marque la rupture officielle de Sartre avec les communistes. Mais l’événement est surtout pour lui l’occasion de prendre conscience de la profondeur des racines du stalinisme (bien plus profondes que ne veulent l’admettre les dirigeants communistes) : une véritable déstalinisation nécessite donc un effort d’une radicalité bien plus grande pour dégager le communisme et le marxisme du « fantôme de Staline » (titre de l’article qu’il publie dans le numéro des Temps Modernes consacré à l’insurrection hongroise).

« Nous ne réclamons rien du marxisme sinon qu’il vive, qu’il secoue sa paresse d’esprit criminelle pour donner à tous, sans concession, ce qu’il doit donner »

(Sartre, « Le réformisme et les fétiches », p. 113).

« C’est l’un des […] grands livres du siècle, la Critique de la Raison dialectique, un des plus grands, un des plus grands du siècle. On a intérêt à le relire, à le relire, à réfléchir dessus. […] Il faut reprendre, réfléchir profondément à toutes ses analyses »

(J.-T. Desanti, dans Sartre, vingt ans d’absence ?)

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Notes

  1. 1.

    Cf. « Après Budapest, Sartre parle », interview dans L’Express (n°281, 9 novembre 1956).

  2. 2.

    « Le fantôme de Staline » [FdS], LTM, n°129–131, novembre 1956-janvier 1957, p. 577–697 ; repris dans SVII, p. 144–307.

  3. 3.

    « Autoportrait à soixante-dix ans », SX, p. 150.

  4. 4.

    « Si nous envisageons les sciences historiques, nous tombons sur ce paradoxe : les historiens sont marxisants à leur insu mais les marxistes ne font pas œuvre d’historiens. Les livres qui ont fait avancer la connaissance, ceux de Bloch, de G. Lefebvre, de Guillemin, les ouvrages ethnographiques de Lévi-Strauss, les travaux sur la peinture, etc., ce ne sont jamais des communistes qui en sont les auteurs » (« Le réformisme et ses fétiches », SVII, p. 112).

  5. 5.

    Sartre aurait ainsi confié à P. Verstraeten, en parlant de la CRD, que « son livre avait pour objectif de répondre au relativisme et au pluralisme historique de Aron » (P. Verstraeten, L’anti-Aron, Paris, Éditions de la Différence, 2008, p. 9).

  6. 6.

    Cette position constitue, selon Sartre, le défaut représenté par l’hégélianisme : il la trouve à l’œuvre dans le stalinisme ainsi que dans l’usage qui est notamment fait de l’idée d’une dialectique de la nature.

  7. 7.

    L’œuvre publiée de Sartre ne contient en effet jusqu’alors qu’assez peu de références à la notion de dialectique. Nous avons cependant vu qu’il fait un premier travail sur l’idée de dialectique en 1947–48 dans les Cahiers pour une morale.

  8. 8.

    S. de Beauvoir, « Merleau-Ponty ou le pseudo-sartrisme », LTM, n°114–115, juin-juillet 1955 ; repris dans S. de Beauvoir, Faut-il brûler Sade ? (Privilèges), Paris, Gallimard, 1972 [1re éd. 1955], p. 221–300.

  9. 9.

    F. Caeymaex, « La dialectique entre Sartre et Merleau-Ponty », Études sartriennes, n°10, 2005, p. 136. Dans son commentaire du tome 2 de la CRD, R. Aronson insiste également sur ce point (R. Aronson, Sartre’s Second Critique, Chicago, London, University of Chicago Press, 1987, chap. 1 « Vicissitudes of the Dialectic », p. 1–32), comme le fait G. Semerari (commentateur italien de Merleau-Ponty) lors de la discussion qui suit la conférence « Marxisme et subjectivité » de Sartre en décembre 1961 (cf. Sartre, Qu’est-ce que la subjectivité ?, Paris, Les Prairies ordinaires, 2013, p. 104).

  10. 10.

    Sur la première crise merleau-pontyienne de la pensée de Sartre, voir supra, Partie II, chap. 6.

  11. 11.

    Ainsi, la Section C du Livre I, consacrée en grande partie à l’exposition dialectique de la notion de « pratico-inerte », peut être lue comme une reprise de ce que Sartre considère comme l’acquis principal d’Humanisme et terreur, à savoir l’analyse du sens de l’objectivation qui a lieu au cours de la praxis (objectivation qui à la fois nous échappe et prend un « sens objectif », mais que pourtant il faut reconnaître comme « sienne »). On pourra notamment comparer sur ce point la manière dont Sartre résume les acquis principaux du deuxième moment de son exposition (CRD, livre I, C, p. 335–336) et les formules qu’il emploie pour présenter Humanisme et terreur dans « Merleau-Ponty vivant » (MPV, SIV, p. 217).

  12. 12.

    « Depuis quinze ans je cherche quelque chose : il s’agit, si vous voulez, de donner un fondement politique à l’anthropologie. Ça proliférait. Comme un cancer généralisé ; des idées me venaient : je ne savais pas encore ce qu’il fallait en faire, alors je les mettais n’importe où : dans le livre que j’étais en train d’écrire. À présent, c’est fait, elles se sont organisées, j’écris un ouvrage qui me débarrassera d’elles, Critique de la Raison dialectique » (« Les écrivains en personne », SIX, p. 9).

  13. 13.

    QM, Conclusion, p. 153/p. 125 et p. 159/129 (où l’ordre des termes est inversé).

  14. 14.

    CRD, Introduction, B, p. 184 et Livre II, D, p. 894.

  15. 15.

    Sur les premiers effets de l’influence de Lévi-Strauss au début des années cinquante, voir supra, Partie II, chap. 6. La proximité et la distance entre les programmes théoriques de Sartre et de Lévi-Strauss à cette époque expliquent sans doute d’une part l’intérêt que Lévi-Strauss porte à la CRD (son séminaire de 1961 à l’EPHE est en effet consacré tout entier à la discussion du texte de Sartre) et d’autre part le rejet hostile dont il fait l’objet (notamment dans La pensée sauvage). Sartre donne en effet l’impression à Lévi-Strauss de vouloir empiéter sur son domaine de recherches et intégrer son paradigme structural (qui a pour vocation de devenir une « syntaxe commune » de l’ensemble des sciences humaines) à titre de simple moment conservé dépassé de la totalisation sartrienne. Ce conflit est également à comprendre sur le fond de l’opposition entre F. Braudel et Lévi-Strauss sur le rôle de l’histoire dans l’élaboration du « langage commun » aux sciences humaines (cf. F. Braudel, Écrits sur l’histoire, Paris, Flammarion, 2013).

  16. 16.

    Comme le catégorisent souvent à la fois les phénoménologues de manière à l’exclure de leur tradition et de se dispenser de l’étudier, et certains commentateurs marxisants (pour s’épargner le travail de réinscription de l’ouvrage dans la tradition phénoménologique).

  17. 17.

    Comme le prétendent notamment R. Aron, puis P. Bourdieu, et ensuite la plupart de leurs lecteurs. « Sartre désormais emploie volontiers le concept de praxis pour désigner l’action individuelle et il consacre même quelques pages à l’être biologique et au besoin. Mais le changement de vocabulaire ne devrait pas nous induire en erreur : entre ce qu’il appelle aujourd’hui praxis individuelle ou dialectique constituante et le Pour-soi de L’Être et le Néant, il n’y a pas de différence essentielle » (R. Aron, « La lecture existentielle de Marx. À propos de la Critique de la Raison dialectique » (1964), Marxismes imaginaires. D’une sainte famille à l’autre, Paris, Gallimard, 1970, p. 160). Aron avoue d’ailleurs son parti pris herméneutique dans la conclusion de son article : « Je souhaitais montrer à quel point il [Sartre] reste lui-même » (ibid., p. 170). Le commentaire de la CRD qu’Aron propose dans Histoire et dialectique de la violence (Paris, Gallimard, 1973) adopte la même perspective (cf. par exemple ibid., p. 19 et p. 36). Bourdieu quant à lui reprend en réalité la plupart des thèmes de la lecture aronienne (il a peut-être assisté aux séminaires d’Aron sur la CRD au début des années soixante). Voir notamment Esquisse d’une théorie de la pratique, Paris, Le Seuil, 2000 [1re éd. 1972], p. 267–270 ; passage reproduit presque à l’identique dans Le sens pratique, Paris, Éditions de Minuit, 1980, p. 73–76.

  18. 18.

    Ainsi, poser le problème de l’évolution de Sartre en termes de « coupure épistémologique » (comme le fait M. Contat dans les Écrits de Sartre en cédant à la mode althussérienne de l’époque – cf. ES, p. 339) ne semble guère pertinent.

  19. 19.

    Certaines recherches ont déjà été menées dans cette direction. Voir notamment B. Waldenfels, Phänomenologie in Frankreich, Frankfurt am Main, Suhrkamp Verlag, 1983, Partie II, 5, f « Phänomenologische Hintertüren », p. 120–121 ; A. Tomès « Le statut de la phénoménologie dans la Critique de la Raison dialectique », dans Ph. Cabestan et J.-P. Zarader (dir.), Lectures de Sartre, Ellipses, 2011, p. 131–146.

  20. 20.

    « Conférence philosophique de Bruxelles » (avril 1958), BNF, Département des manuscrits, NAF 28 405, ms. p. 16. Il s’agit des notes de Sartre pour cette conférence. Nous respectons les abréviations de Sartre.

  21. 21.

    CRD, Introduction, A, II, p. 138.

  22. 22.

    « Le réformisme et les fétiches » (février 1956), SVII, p. 110.

  23. 23.

    Dans laquelle il nous semble possible de voir une réponse implicite à la définition de la philosophie proposée par Merleau-Ponty dans sa Leçon inaugurale au Collège de France (Éloge de la philosophie) – définition qui constitue l’un des points de discussion entre Sartre et Merleau-Ponty dans leurs lettres de 1953 (cf. Sartre, « Lettre à Merleau-Ponty », dans P2, p. 137).

  24. 24.

    QM, I, p. 10/p. 20.

  25. 25.

    CRD, Introduction, B, p. 168–171.

  26. 26.

    QM, I, p. 32/p. 36.

  27. 27.

    Le marxisme est selon lui la seule anthropologie structurelle et historique possible (QM, Conclusion, p. 158/p. 128).

  28. 28.

    « Le réformisme et les fétiches », SVII, p. 117 et QM, I, p. 25/p. 31.

  29. 29.

    BNF, Département des Manuscrits, NAF 28405. Nous proposons une transcription des certains passages de cette première rédaction de l’Introduction de la CRD dans l’Annexe VI.

  30. 30.

    « Conférence de Bruxelles », ms. p. 8. Voir aussi QM : « L’un des caractères les plus frappants de notre époque, c’est que l’Histoire se fait sans se connaître » (QM, I, p. 31/p. 35).

  31. 31.

    QM, I, p. 25–30/p. 31–35.

  32. 32.

    QM, I, p. 30/p. 35.

  33. 33.

    CRD, Introduction, A, p. 146.

  34. 34.

    Dans le manuscrit de l’Introduction de la CRD, Sartre cite expressément Trần Đức Thảo comme exemple d’une telle pratique : « L’objet de la pensée c’est la Nature telle qu’elle est ; l’étude de l’Histoire en est une spécification : il faudra suivre le mouvement qui engendre la vie à partir de la matière, l’homme à partir des formes élémentaires de la vie, l’histoire sociale à partir des premières communautés humaines. C’est ce qu’a tenté de faire Thao, par exemple dans la deuxième partie de son ouvrage sur la Phénoménologie » (BNF, Département des Manuscrits, NAF 28405).

  35. 35.

    QM, Conclusion, p. 160–161/p. 130–131.

  36. 36.

    C’est ce qu’indique notamment Sartre dans le Tome 2 de la Critique de la Raison dialectique : « Comme Lukács l’a bien montré, tout ensemble industriel de quelque importance exige, pour se développer ou même pour se maintenir, que des spécialistes recourent à une sorte de combinatoire économique. Son tort était de borner l’usage de cette combinatoire aux entreprises capitalistes. En fait, elle est rigoureusement indispensable à la planification soviétique » (CRD2, Livre III, p. 139). Voir aussi « Faux savants ou faux lièvres », SVI, p. 34–39.

  37. 37.

    « Marx […] marque la priorité de l’action (travail et praxis sociale) sur le Savoir, ainsi que leur hétérogénéité. Il affirme, lui aussi, que le fait humain est irréductible à la connaissance, qu’il doit se vivre et se produire » (QM, I, p. 17–18/p. 25–26).

  38. 38.

    QM, Conclusion, p. 161/p. 131

  39. 39.

    QM, Conclusion, p. 161/p. 131.

  40. 40.

    QM, Conclusion, p. 161/p. 131.

  41. 41.

    Sartre repère une évolution comparable du côté de la phénoménologie dans la trajectoire intellectuelle de Heidegger. Le primat de l’Être conduit en effet Heidegger à inverser les rapports entre l’Être et l’homme : Sartre estime ainsi que la méthode du deuxième Heidegger (qu’il lit par l’entremise de W. Biemel et A. De Waehlens) « le rapproche de ce que nous avons appelé la dialectique matérialiste du dehors : elle aussi part de l’Être (la Nature sans addition étrangère) pour aboutir à l’homme » (CRD, Livre I, C, note p. 291). Et, comme pour le marxisme, les conséquences pratiques sont immédiates : « toute philosophie qui subordonne l’humain à l’Autre que l’homme, qu’elle soit un idéalisme existentialiste ou marxiste, a pour fondement et pour conséquence la haine de l’homme : l’Histoire l’a prouvé dans les deux cas » (CRD, Livre I, C, p. 292).

  42. 42.

    E. Barot, « "La situation, c’est de la matière : cela demande à être traité" (La Nausée). De Roquentin à la morale révolutionnaire en passant par l’ "expérience critique" de la Critique de la Raison dialectique », intervention au Séminaire Sartre à l’ENS, 7 novembre 2012 (textes disponible sur le site du séminaire : http://adlc.hypotheses.org/seminaires/sartre-combattre-dans-son-epoque/seance-3-intervention-demmanuel-barot-7-novembre-2012/expose-demmanuel-barot-7-novembre-2012).

  43. 43.

    Cf. QM, Conclusion.

  44. 44.

    QM, I, p. 13/p. 22.

  45. 45.

    QM, Conclusion, p. 158/p. 129.

  46. 46.

    Sur l’analyse sartrienne de l’URSS, voir E. Barot, « Entre Marx et l’URSS », dans E. Barot (dir.), Sartre et le marxisme, Paris, La Dispute, 2011, chap. 5, p. 127–156 ; A. Feron, « Sartre et la question du devenir stalinien de la Révolution russe » (à paraître).

  47. 47.

    « Le marxisme, né de la lutte sociale, devait, avant de revenir sur ces problèmes [concernant le fondement anthropologique], assumer pleinement son rôle de philosophie pratique, c'est-à-dire de théorie éclairant la pratique. Il en résulte un manque profond à l’intérieur du marxisme contemporain, c'est-à-dire que l’usage des notions précitées – et de bien d’autres – renvoie à une compréhension de la réalité humaine qui fait défaut » (QM, Conclusion, p. 160/p. 130).

  48. 48.

    QM, Conclusion, p. 160/p. 130.

  49. 49.

    CRD, Introduction, A, IV, p. 142–143.

  50. 50.

    CRD, Introduction, A, V, p. 143–145.

  51. 51.

    CRD, Introduction, A, III, p. 141.

  52. 52.

    Cette proximité a été longtemps masquée par les critiques de Lévi-Strauss à l’égard de Sartre, comme le relève F. Keck : « La violence des critiques de Lévi-Strauss […] paraît cacher cependant un projet de totalisation des phénomènes humains doté de la même ambition théorique que celui de Sartre » (F. Keck, Claude Lévi-Strauss, une introduction, Paris, Pocket, 2005, p. 206). D’ailleurs, Lévi-Strauss commence le chapitre 9 de La pensée sauvage en avouant qu’il « se sent très près de Sartre » (Cl. Lévi-Strauss, La pensée sauvage, Paris, Pocket, 1985 [1re éd. 1962], p. 298).

  53. 53.

    Comme il le dit dans un entretien de 1966 ; « L’étude structurale est un moment d’une anthropologie qui doit être à la fois historique et structurale » (« L’anthropologie », SIX, p. 88).

  54. 54.

    QM, Conclusion, p. 158/p. 128.

  55. 55.

    QM, Conclusion, p. 158/p. 128.

  56. 56.

    QM, Conclusion, p. 163–164/p. 132.

  57. 57.

    QM, Conclusion, p. 163–164/p. 132.

  58. 58.

    QM, Conclusion, p. 157/p. 128.

  59. 59.

    QM, Conclusion, p. 161/p. 130.

  60. 60.

    QM, Conclusion, p. 154/p. 126.

  61. 61.

    QM, Conclusion, p. 157/p. 128.

  62. 62.

    Ainsi s’agit-il d’expliciter ce qu’il estime être le présupposé de toute anthropologie objectiviste ou formelle. La Raison analytique fait en effet, selon lui, toujours implicitement appel à la Raison dialectique.

  63. 63.

    Cf. A. Gorz, « Sartre et le marxisme » (1966), Socialisme difficile, Paris, Le Seuil, 1967, p. 217–219 et « Sartre ou de la conscience à la praxis » (1966), ibid., p. 205–213.

  64. 64.

    QM, Conclusion, p. 152/p. 125.

  65. 65.

    V. Descombes, Le même et l’autre. Quarante-cinq ans de philosophie française (19331978), Paris, Éditions de Minuit, 1979, chap. 1, p. 22.

  66. 66.

    QM, Conclusion, p. 155/p. 126.

  67. 67.

    Les références de P. Bourdieu à la CRD tout au long de son œuvre illustrent notamment cette pratique.

  68. 68.

    CRD, Introduction, A, IX, p. 158.

  69. 69.

    CRD, Introduction, A, VI, p. 146.

  70. 70.

    CRD, Introduction, B, p. 166.

  71. 71.

    QM, I, p. 28–30/p. 33–35.

  72. 72.

    CRD, Introduction, A, I, p. 136.

  73. 73.

    « On nous renvoie à la nécessité de fonder la dialectique comme méthode universelle et comme loi universelle de l’anthropologie » (CRD, Introduction, A, I, p. 138).

  74. 74.

    CRD, Introduction, A, IX, p. 153.

  75. 75.

    CRD, Introduction, B, p. 160.

  76. 76.

    Comme le relève A. Tomès (art. cit., p. 136–138).

  77. 77.

    Cf. notamment E. Husserl, MC, I, §6 « Différenciations de l’évidence. L’exigence philosophique d’une évidence apodictique et première en soi », p. 12–14.

  78. 78.

    CRD, Introduction, A, IX, p. 153.

  79. 79.

    CRD, Introduction, A, IX, p. 153.

  80. 80.

    A. Gorz rappelle les « descriptions inoubliables » de la CRD pour soutenir l’idée selon laquelle « le tissu de la Critique reste […] phénoménologique » (A. Gorz, « Sartre ou de la conscience à la praxis », op.cit., p. 211).

  81. 81.

    CRD, Introduction, B, p. 160.

  82. 82.

    Chaque moment de l’exposé dialectique semble ainsi suivre la méthode qu’il trouve chez H. Lefebvre, et qu’il décrit dans Question de méthodes comme un triple déploiement : phénoménologique, analytico-régressif, et progressif (QM, II, note p. 51–52/p. 50–51).

  83. 83.

    « Quand il s’agit de saisir des liens formels (par exemple, toute espèce de lien d’intériorité) entre les individus ou les groupes, d’étudier les différentes formes de multiplicités pratiques et les types d’interrelations dans ces multiplicités, le meilleur exemple est le plus clair, sans considération de date, parmi ceux que fournit la culture » (CRD, Introduction, B, p. 171).

  84. 84.

    La catégorie du pratico-inerte apparaît et fait l’objet d’un traitement spécifique dans la Section « De la matière comme totalité totalisée et d’une première expérience de la nécessité » (CRD, Livre I, C, p. 234–360).

  85. 85.

    CRD, Livre I, C, p. 234. Sartre n’utilise pas cette formule pour dire qu’il s’agit de l’élément passif de l’histoire, mais pour révéler cette forme de la matérialité comme une passivité agissante.

  86. 86.

    C’est ce que déplore Lévi-Strauss : « l’analyse du pratico-inerte restaure tout bonnement le langage de l’animisme » (Cl. Lévi-Strauss, La pensée sauvage, op. cit., chap. 9, p. 297). Alors que Sartre considère que le langage animiste constitue une description phénoménologique fidèle de cette entité inclassable dans nos propres catégories ontologiques qu’est le pratico-inerte, Cl. Lévi-Strauss affirme au contraire la nécessité de traiter ce langage comme document ethnographique, c'est-à-dire comme symptôme ou expression d’une autre réalité plus profonde que l’ethnologue doit découvrir.

  87. 87.

    CRD, Livre I, C, p. 272–276.

  88. 88.

    CRD, Livre I, C, p. 276–288.

  89. 89.

    CRD, Livre I, C, p. 301.

  90. 90.

    CRD, Livre I, C, p. 283.

  91. 91.

    CRD, Livre I, C, p. 329.

  92. 92.

    CRD, Livre I, C, p. 333.

  93. 93.

    CRD, Livre I, C, note p. 293.

  94. 94.

    CRD, Introduction, B, p. 181 et surtout note p. 181.

  95. 95.

    CRD, Introduction, B, p. 176.

  96. 96.

    « Notre expérience la plus quotidienne – qui est sûrement celle du travail – prise à son niveau le plus abstrait – celui de l’action de l’individu isolé – nous révèle immédiatement le caractère dialectique de l’action » (CRD, Livre I, A, p. 204).

  97. 97.

    CRD, Introduction, B, p. 190. « Chaque fois qu’on peut rapporter une praxis à l’intention d’un organisme pratique ou d’un groupe – quand même cette intention resterait implicite ou obscure pour l’agent lui-même – il y a compréhension » (CRD, Introduction, B, p. 189–190).

  98. 98.

    « Si quelque chose comme une Raison dialectique existe, elle se découvre – et se fonde – dans et par la praxis humaine, à des hommes situés dans une certaine société, à un certain moment de son développement. À partir de cette découverte, il faut établir les limites et la validité de l’évidence dialectique : la dialectique sera efficace comme méthode tant qu’elle demeurera nécessaire comme loi de l’intelligibilité et comme structure rationnelle de l’Être » (CRD, Introduction, A, IX, p. 151).

  99. 99.

    Y a-t-il une intelligibilité de l’histoire humaine, c'est-à-dire une intelligibilité d’une totalisation sans totalisateur ? L’intelligibilité dialectique est-elle seulement liée à l’individu dans son activité, ou bien est-ce qu’elle s’étend à l’ensemble de l’histoire humaine ? Bref, est-ce que l’histoire est dialectique ?

  100. 100.

    CRD, Introduction, B, p. 190.

  101. 101.

    L’intellection désigne ainsi pour Sartre le genre, dont la compréhension est une espèce : « je nomme intellection toutes les évidences temporalisantes et dialectiques en tant qu’elles doivent pouvoir totaliser toutes les réalités pratiques » (CRD, Introduction, B, p. 190).

  102. 102.

    CRD, Introduction, B, p. 167.

  103. 103.

    CRD, Introduction, A, IX, p. 153.

  104. 104.

    CRD, Introduction, B, p. 167.

  105. 105.

    CRD, Introduction, B, p. 167.

  106. 106.

    CRD, Introduction, B, p. 166.

  107. 107.

    CRD, Introduction, B, p. 170.

  108. 108.

    CRD, Introduction, B, p. 170.

  109. 109.

    CRD, Introduction, B, p. 168. En note, Sartre précise alors ce qu’il entend par abstrait et les deux perspectives que l’on peut prendre sur l’individu : « Je prends "abstrait" ici, au sens d’incomplet. Du point de vue de sa réalité singulière l’individu n’est pas abstrait (on peut dire que c’est le concret même) mais à condition qu’on ait retrouvé les déterminations de plus en plus profondes qui le constituent dans son existence même comme agent historique et, en même temps, comme produit de l’histoire » (CRD, Introduction, B, note p. 168).

  110. 110.

    K. Marx, « Introduction de 1857 », Contrib., §3 « La méthode de l’économie politique, p. 47–55.

  111. 111.

    K. Marx, Le Capital, Livre I, Section I, chap. 1, p. 39.

  112. 112.

    CRD, Introduction, B, p. 170.

  113. 113.

    CRD, Livre I, B, p. 208.

  114. 114.

    CRD, Livre I, B, p. 209.

  115. 115.

    R. Aron, Histoire et dialectique de la violence, op. cit., p. 227.

  116. 116.

    Certains de ces défauts ont été corrigés par l’édition de 1985 (établie par A. Elkaïm-Sartre) : elle introduit des subdivisions (la plupart des intertitres de l’ouvrage sont d’elle), crée des alinéas pour aérer le texte et le rendre bien plus lisible, et propose une table des matières digne de ce nom. On peut cependant regretter que les diverses interventions éditoriales ne soient pas explicitement indiquées comme telles.

  117. 117.

    « D’abord, il faut être franc. Je pouvais certainement écrire mieux […] la Critique de la raison dialectique. Je veux dire par là que si je l’avais relue encore une fois, en coupant, en resserrant, elle n’aurait peut-être pas un aspect aussi compact » (« L’écrivain et sa langue », SIX, p. 75).

  118. 118.

    « L’écrivain et sa langue », SIX, p. 75.

  119. 119.

    « L’écrivain et sa langue », SIX, p. 78.

  120. 120.

    G. Philippe, « La nostalgie du style ? Réflexions sur l'écriture philosophique de Jean-Paul Sartre », Rue Descartes, n°47, 2005/1, p. 45–54.

  121. 121.

    « Autoportrait à soixante-dix ans », SX, p. 137 :

  122. 122.

    « Il y a la phrase simple, avec son sens immédiat, et puis, dessous, simultanément, des sens différents qui s’ordonnent en profondeur. […] Ce qui distingue la littérature de la communication scientifique, par exemple, c’est qu’elle n’est pas univoque ; l’artiste du langage est celui qui dispose les mots de telle manière que, selon l’éclairage qu’il ménage sur eux, le poids qu’il leur donne, ils signifient une chose, et une autre, et encore une autre, chaque fois à des niveaux différents » (« Autoportrait à soixante-dix ans », SX, p. 137).

  123. 123.

    « Autoportrait à soixante-dix ans », SX, p. 137–138. Il se fait même le reproche d’avoir cédé par moments à la tentation littéraire dans L’Être et le Néant : « J’utilisais, par erreur – comme d’ailleurs la plupart des philosophes l’ont fait – des phrases d’ordre littéraire pour un texte dont le langage aurait dû être exclusivement technique, c'est-à-dire dont les mots auraient dû avoir un sens univoque » (ibid., p. 139). Cf. aussi « L’écrivain et sa langue », SIX, p. 56.

  124. 124.

    « L’écrivain et sa langue », SIX, p. 56.

  125. 125.

    « L’écrivain et sa langue », SIX, p. 75.

  126. 126.

    « L’écrivain et sa langue », SIX, p. 76.

  127. 127.

    « L’écrivain et sa langue », SIX, p. 76. Telle serait la réponse sartrienne à l’une des critiques que formule Lévi-Strauss à l’encontre de Sartre : « l’ouvrage intitulé Critique de la Raison dialectique est le résultat de l’exercice, par l’auteur, de sa propre raison analytique : il définit, distingue, classe, et oppose » (La pensée sauvage, chap. 9, p. 293).

  128. 128.

    G. Philippe, art. cit., p. 48.

  129. 129.

    « Le sens de la philosophie […], c’est de rejoindre le plus possible par approximation notionnelle le niveau d’universel concret qui nous est donné dans la prose. En effet, la prose écrite, littéraire me paraît la totalité encore immédiate, encore non consciente de soi, et la philosophie devrait être suscitée par la volonté de prise de conscience de cela en n’ayant à sa disposition que des notions » (« L’écrivain et sa langue », SIX, p. 67).

  130. 130.

    « Autoportrait à soixante-dix ans », SX, p. 139.

  131. 131.

    G. Philippe, art. cit., p. 50–51.

  132. 132.

    « Autoportrait à soixante-dix ans », SX, p. 138.

  133. 133.

    « Entretiens avec Jean-Paul Sartre », S. de Beauvoir, La cérémonie des adieux, Paris, Gallimard, 1987 [1re éd. 1981], p. 293.

  134. 134.

    « Entretiens avec Jean-Paul Sartre », op. cit., p. 293–294.

  135. 135.

    E. Husserl, LPCIT, Section II, §10–13, p. 41–50.

  136. 136.

    « Sur L’idiot de la famille », SX, p. 95.

  137. 137.

    « Sur L’idiot de la famille », SX, p. 95.

  138. 138.

    « L’écrivain et sa langue », SIX, p. 67.

  139. 139.

    Ainsi Aron caractérise-t-il la praxis individuelle comme une « version légèrement marxisée du pour-soi sartrien » (R. Aron, op. cit., p. 36). Pour sa part Bourdieu estime qu’ « au terme de l’immense roman imaginaire […] la conscience et la chose sont aussi irrémédiablement séparées qu’au commencement, sans que rien qui ressemble à une institution ou un agent socialement constitué […] ait pu jamais être constaté ou construit ; les apparences d’un discours dialectique ne peuvent masquer l’oscillation indéfinie entre l’en-soi et le pour-soi » (Le sens pratique, op. cit., p. 76 et Esquisse d’une théorie des émotions, op. cit., p. 269–270).

  140. 140.

    Merleau-Ponty semble aller dans le sens de cette interprétation dans une note de travail du 1er juin 1960 (c'est-à-dire quelques semaines après la publication de la CRD), dans laquelle il estime que la « philosophie de l’histoire » de Sartre « est finalement une philosophie de la "praxis individuelle" » (VI, Notes de travail, p. 312). Dans une note de travail de mars 1961, son appréciation de l’entreprise sartrienne apparaît toutefois différente, en ceci qu’il rapproche les concepts de la CRD de sa propre ontologie : « Matière-ouvrée-hommes = chiasme » (VI, Notes de travail, p. 328).

  141. 141.

    A. Elkaïm-Sartre, éditrice du Tome 2, a divisé l’ouvrage en trois grands sections, dont la dernière s’intitule « Singularité de la praxis : éclatement du cycle organique et avènement de l’Histoire » (CRD2, Livre III, C, p. 349–403) – passage qui constitue un retour (dialectique) au point de départ du Tome 1. Sur ce mouvement dialectique « circulaire », voir notamment J. Simont, « La Critique de la Raison dialectique : du besoin au besoin, circulairement », dans M. Contat (dir.), Sartre, Paris, Bayard, 2005, p. 195–210.

  142. 142.

    CRD, Livre I, C, p. 292.

  143. 143.

    Cf. QM, III, note p. 82/p. 73.

  144. 144.

    CRD, Livre I, C, p. 291.

  145. 145.

    Cf. supra, Partie I, chap. 3.

  146. 146.

    QM, III, p. 90–91/p. 80.

  147. 147.

    QM, III, p. 91–92/p. 80–81.

  148. 148.

    Ainsi, dans une note de QM, Sartre précise-t-il que « la subjectivité n’est ni tout ni rien ; elle représente un moment du processus objectif (celui de l’intériorisation de l’extériorité) et ce moment s’élimine sans cesse pour renaître sans cesse à neuf ». Il s’agit d’un moment de ce qu’il appelle la « négativité dévoilante » et qui correspond à « ce que l’existentialisme nomme "conscience de l’objet" et "conscience non thétique (de) soi" » (QM, I, note p. 35–36/p. 39).

  149. 149.

    CRD, Livre I, A, p. 195.

  150. 150.

    QM, Conclusion, note p. 155/p. 126.

  151. 151.

    QM, Conclusion, p. 154/p. 126.

  152. 152.

    CRD, Livre I, A, p. 194.

  153. 153.

    En effet, le besoin est fondamentalement « dévoilement vécu d’un but à atteindre qui n’est autre, d’abord, que la restauration de l’organisme » (CRD, Livre I, A, p. 203).

  154. 154.

    CRD, Livre I, A, p. 194.

  155. 155.

    CRD, Livre I, A, p. 203.

  156. 156.

    CRD, Livre I, A, p. 195.

  157. 157.

    CRD, Livre I, A, p. 195–196. « Le moment capital du travail est celui où l’organisme se fait inerte (l’homme pèse sur le levier, etc.) pour transformer l’inertie environnante » (CRD, Livre I, A, p. 203).

  158. 158.

    CRD, Livre I, A, p. 196–197.

  159. 159.

    CRD, Livre I, C « De la matière comme totalité totalisée, et d’une première expérience de la nécessité », p. 234–360.

  160. 160.

    CRD, Livre I, A, p. 203.

  161. 161.

    QM, I, note p. 34/p. 37.

  162. 162.

    CRD, Livre I, C, p. 292. Cette « matière sauvage » a, bien sûr, un tout autre sens que l’ « être sauvage » (ou « brut ») que Merleau-Ponty explore à la même époque, et qui renvoie au contraire à la Lebenswelt comme « mélange du monde et de nous qui précède la réflexion » (VI, p. 138).

  163. 163.

    « Où donc se trouve la matière, c'est-à-dire l’Être totalement pur de signification ? La réponse est simple : elle ne se présente nulle part dans l’expérience humaine. […] La matière ne pourrait être matière que pour Dieu ou pour la pure matière, ce qui serait absurde. […] S’il [l’homme] pouvait rencontrer la matière sauvage dans l’expérience, c’est qu’il serait un dieu ou un caillou » (CRD, Livre I, C, p. 290–292).

  164. 164.

    CRD, Livre I, C, p. 234.

  165. 165.

    CRD, Livre I, A, p. 194–197 et p. 200–205.

  166. 166.

    De telles analyses ont en effet été proposées par un grand nombre d’auteurs depuis 1945, et elles étaient déjà, sous une certaine forme, présentes dans L’Être et le Néant.

  167. 167.

    É. Balibar, La philosophie de Marx, Paris, La Découverte, 2014, p. 61.

  168. 168.

    CRD, Livre I, C, p. 329.

  169. 169.

    CRD, Livre I, C, p. 279.

  170. 170.

    Ainsi Sartre parle-t-il d’un « champ magique de contre-finalité quasi dialectique où tout agit sur tout à distance, où le moindre fait nouveau introduit un bouleversement de l’ensemble comme si l’ensemble matériel était une totalité véritable » (CRD, Livre I, c, p. 333).

  171. 171.

    Cf. supra, Partie II, chap. 6.

  172. 172.

    CRD, Livre I, C, p. 272–276.

  173. 173.

    CRD, Livre I, C, p. 335–336.

  174. 174.

    F. Engels, « Le rôle du travail dans la transformation du singe en homme », DN, p. 180–181.

  175. 175.

    Sur l’analyse des exigences de l’objet, voir notamment CRD, Livre I, C, p. 296–307.

  176. 176.

    CRD, Livre I, C, p. 340.

  177. 177.

    « L’écrivain et sa langue », SIX, p. 70.

  178. 178.

    Sartre connaît certainement cette notion par les Méditations cartésiennes (cf. notamment E. Husserl, MC, IV, §38 « Genèse active et passive », p. 65–67).

  179. 179.

    J. Benoist et B. Karsenti (dir.), Phénoménologie et sociologie, Paris, PUF, 2001.

  180. 180.

    CRD, Livre I, B, p. 223–224.

  181. 181.

    CRD, Livre I, A, p. 208–210.

  182. 182.

    C’est le ressort du passage dialectique de la Section B à la Section C (CRD, Livre I, B, p. 232–233).

  183. 183.

    CRD, Livre I, A, p. 193.

  184. 184.

    La formule apparaît pour la première fois dans le Section B (CRD, Livre I, B, p. 218), mais elle est analysée tout au long de la Section C. On pourra se reporter par exemple à l’analyse de la « Méditerranée » de Philippe II comme résidence matérielle rendant possible la fuite d’or et l’inflation (CRD, Livre I, C, p. 277–280).

  185. 185.

    Ces analyses reprennent et transforment des éléments qui avaient déjà été travaillés par Sartre dans les Cahiers pour une morale. Cf. supra, Partie II, chap. 6.

  186. 186.

    Sartre développe en particulier ces analyses dans le Tome 2 de la CRD, lorsqu’il étudie la « totalisation d’enveloppement dans une société directoriale » (titre de la Section B), à travers le cas du phénomène bureaucratique dans l’URSS stalinienne.

  187. 187.

    Ainsi la personne singulière de Staline (présente elle-même dans chaque administration et même dans chaque foyer au moyen d’une représentation ou d’une figurine) réalise-t-elle l’unification de la bureaucratie soviétique morcelée par la parcellisation des tâches, et au-delà, de l’ensemble de la société soviétique (cf. CRD2, Livre III, B, p. 198–348).

  188. 188.

    « Nous pouvons remarquer […] sous cette forme élémentaire la nature de la réification : ce n’est pas une métamorphose de l’individu en chose comme on pourrait le croire trop souvent, c’est la nécessité qui s’impose au membre d’un groupe social, à travers les structures de la société, de vivre son appartenance au groupe et, à travers lui, à la société entière comme un statut moléculaire » (CRD, Livre I, C, p. 286).

  189. 189.

    C’est ce que manque tout à fait R. Aron et ce qui le conduit à critiquer l’analyse de Sartre comme étant « parfois simpliste en ses antinomies : car la vie des hommes en société se déroule inévitablement dans l’entre-deux de la série et du groupe, de l’aliénation et de la liberté » (R. Aron, art. cit., p. 171).

  190. 190.

    CRD, Livre II, A, p. 503–504.

  191. 191.

    Dans l’édition de 1960 (publiée par Sartre), il s’agit de la Section « D ». A. Elkaïm-Sartre la transforme en Section « B » dans l’édition de 1985.

  192. 192.

    Sartre l’annonce dès l’Introduction : « Il nous apparaîtra peut-être alors que des réalités comme la classe, par exemple, n’ont pas un type d’être unique et homogène mais qu’elles sont et qu’elles se font sur tous les plans à la fois dans le sens d’une totalisation plus complexe que nous n’imaginions d’abord » (CRD, Introduction, B, p. 182).

  193. 193.

    CRD, Livre II, D, p. 793–813.

  194. 194.

    CRD, Livre II, D, p. 833–865.

  195. 195.

    CRD, Introduction, B, p. 184.

  196. 196.

    Cf. supra, Partie I, chap. 1 ; A. Feron, « Dépasser le relativisme historique. Merleau-Ponty et Sartre face à Aron », Études sartriennes, n° 23, 2019, p. 17–40.

  197. 197.

    CRD, Livre II, D, p. 893.

  198. 198.

    CRD, Introduction, B, p. 166.

  199. 199.

    CRD, Livre III, p. 310.

  200. 200.

    « Quand en Angleterre est inventée une machine qui prive de pain d’innombrables travailleurs en Inde et en Chine et bouleverse toute la forme d’existence de ces empires, cette invention devient un fait au plan de l’histoire mondiale » (K. Marx et F. Engels, L’Idéologie allemande, Paris, Les éditions sociales, 2014, Fragment I/5–3, p. 87–89).

  201. 201.

    F. Engels, Lettre à Bloch, 21 septembre 1890, LF, p. 155.

  202. 202.

    F. Engels, Lettre à Bloch, 21 septembre 1890, LF, p. 155.

  203. 203.

    Cf. QM, III, note p. 93/p. 81–82 et p. 146/p. 120–121. Sur les différentes figures de la processualité dans la CRD et la critique du modèle de processualité physico-chimique, voir A. Bouffard, « Processus et histoire chez Sartre et Lukács », Études sartriennes, n° 23, 2019, p. 109–133.

  204. 204.

    CRD, Introduction, B, p. 183 et p. 190 ; Livre II, D, p. 893–894.

  205. 205.

    CRD, Introduction, B, p. 179.

  206. 206.

    CRD, Livre I, C, p. 234.

  207. 207.

    CRD, Livre I, C, p. 276–288.

  208. 208.

    CRD, Livre III, p. 308. Sur l’ensemble de ce passage, voir J. Simont, « Sartre et la question de l’historicité. Réflexions au-delà d’un procès », LTM, n°613, 2001, notamment p. 118–124.

  209. 209.

    « Ce qui se révèle, en effet, à travers la reconstruction située, c’est cette part de l’Être que la perspective choisie permet de découvrir : et cette part de l’Être est totalement et pleinement réelle ; seule est relative la limite qui sépare en lui le connu de l’inconnu et qui reflète d’autres limites : celles des historiens actuels » (CRD, Livre III, p. 309).

  210. 210.

    CRD, Livre III, p. 312.

  211. 211.

    Cl. Lévi-Strauss, « Histoire et ethnologie », Anthropologie structurale, Paris, Pocket, 1985 [1re éd. 1958], p. 37.

  212. 212.

    Sur cette conférence, voir notamment MPV, SIV, p. 282–283 et p. 286–287, A. Badiou, « Jean Hyppolite (1907–1968 », Le petit panthéon portatif, Paris, La Fabrique, 2008, p. 47–48 ; L. Althusser, Lettre à Sartre, 3 juin 1972 (IMEC, ALT2. C) et L’avenir dure longtemps. Suivi de Les Faits, Paris, Éditions Stock/IMEC, 1994, p. 371–372 ; D. Janicaud, Heidegger en France, Paris, Albin Michel, 2001, t. 1, p. 183–184.

  213. 213.

    « Moi je suis arrivé à l’École en 1960 ; on était toujours dans le moment de la phénoménologie triomphante, autour de Husserl et Heidegger. Et l’influence de Sartre était encore forte. […] Quand je suis arrivé à l’École j’étais toujours très imprégné de Sartre, et son grand livre sur la raison dialectique venait de sortir, et je l’avais lu avec passion » (J. Rancière, « Que sous la forme de la rupture : entretien avec Jacques Rancière », entretien avec P. Hallward, http://cahiers.kingston.ac.uk/interviews/ranciere.html).

  214. 214.

    « Un conjoncture philosophique : un entretien avec Étienne Balibar et Yves Duroux », entretien avec P. Hallward (le 6 mai 2007), http://cahiers.kingston.ac.uk/interviews/balibar-duroux.html.

  215. 215.

    « Ensuite il y a eu cette célèbre conférence de Sartre en avril 1961, dans la Salle des Actes ; Sartre a fait un truc vraiment nul. […] Je crois que c’était une conférence sur le possible, en gros le thème c’était comment le possible est gagné sur l’impossibilité d’être homme. C’était extraordinairement faible. À la suite de quoi je me souviens qu’il a été attaqué par plusieurs, Althusser de manière plutôt polie, et plus sèchement par Roger Establet, qui était au sein du cercle de l’UEC et qui l’a attaqué sur des thèmes althussériens, pour dire en gros "ce que vous faites c’est la philosophie de la conscience, et votre praxis ce n’est que de la conscience, ça suppose un cogito transparent", et ainsi de suite » (J. Rancière, art. cit.)

  216. 216.

    J. Rancière, art. cit.

  217. 217.

    Comme en témoigne la lecture de la CRD par Althusser. Son exemplaire de la CRD (conservé à l’IMEC, BP ALT, B 51/15) est fortement annoté en rouge au début (principalement les deux premières sections de QM) : il cherche alors à débusquer l’humanisme de Sartre. L’Introduction est quant à elle à peine annotée, et la suite de la CRD ne porte qu’une petite marque en marge. À partir de la page 489, l’ouvrage n’est même pas découpé.

  218. 218.

    J. Rancière, art. cit. Y. Duroux, pour sa part, dit, en parlant de cette conférence : « Je dirais c’est l’apogée de quelque chose et aussi la fin » (« Structuralisme fort, sujet faible : un entretien avec Yves Duroux », entretien avec P. Hallward, 7 mai 2007, http://cahiers.kingston.ac.uk/interviews/duroux.html).

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Feron, A. (2022). De la crise du marxisme à la Critique de la Raison dialectique.Vers une anthropologie structurelle et historique. In: Le Moment marxiste de la phénoménologie française. Phaenomenologica, vol 231. Springer, Cham. https://doi.org/10.1007/978-3-030-70690-6_8

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