LES ORGANISATIONS PAYSANNES DES ANNÉES 1990
AU MEXIQUE:
LE DIFFICILE CHEMINEMENT
ENTRE CONCERTATION
ET RÉCUPÉRATION
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par Odile Hoffmann* et Emilia Velazquez
Le mouvement paysan mexicain, aujourd'hui plus que dans des périodes antérieures où pourtant régnait déjà la division, se présente fractionné entre différentes tendances. Les orientations politiques du gouvernement de Carlos Salinas de Gortari (1988-1994) ont suscité une recomposition profonde du panorama institutionnel et organisa- tionnel de la paysannerie, qui a pu être interprétée, pendant un temps, comme une atteinte aux anciens modèles corporatistes et clientélaires qui caractérisaient nombre d'organisations paysannes (Harvey, 1990). C'est ainsi que l'État a encouragé ou au moins n'a pas saboté, dans un premier temps, les initiatives qui visaient à améliorer les capacités productives et commerciales des producteurs tout en instaurant des principes démocratiques et d'autogestion au sein des organisations. Ce faisant ces dernières privilégiaient la voie économique et établissaient une sorte de trêve politique avec le gouvernement, trêve assurée par leur présence au sein du cap, Congrès agraire permanent, instance de « concertation » et de négociation instituée par Salinas de Gortari et à
* CIESAS Golfo - ORSTOM (Centra de Investigations y Estudios Superiores en Antropologia Social, Unidad Golfo, Institut français de recherche scientifique pour le développement en coopération). ♦* CIESAS Golfo (Centro de Investigations y Estudios Superiores en Antropologia Social, Unidad Golfo).
Revue Tiers Monde, t XXXVIII, n° 150, avril-juin 1997
