187 UN MANUSCRIT DE SAINT-MIHIEL CONSERVÉ DANS UNE COLLECTION PRIVÉE (IRHT, COLL. PRIVÉE, 346)
Cécile Lanéry
Dans le cadre d’un partenariat avec l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, des collectionneurs privés ont récemment confié la numérisation et la description de leurs manuscrits à des chercheurs missionnés par l’IRHT. À terme, les reproductions de ces manuscrits seront mises à disposition de la communauté scientifique sur la BVMM (1 ) ; pour ménager l’anonymat de leurs propriétaires, ils y recevront une cote spécifique, du type «IRHT, Coll. privée » . Parmi les premiers manuscrits numérisés et décrits par les chercheurs associés au projet, figurait notamment un recueil monastique (IRHT, Coll. privée, 346), qui paraissait au premier abord assez banal, tant de forme que de contenu. Pourtant, à l’étude, ce manuscrit, copié
dans les premières décennies du XIIe s., s’est avéré provenir de l’ancien fonds de
Saint-Mihiel, dispersé à la Révolution ; en outre, l’analyse de son contenu a révélé plusieurs particularités dignes d’intérêt, qui feront l’objet de la présente étude (2 ).
I - Description matérielle
Le ms. 346 est un volume de format moyen (270 × 177 mm), aujourd’hui composé de 206 folios d’un parchemin assez grossier (3 ). C’est un recueil homogène, formé de 26 cahiers signés à l’encre, en chiffres romains, par une main du XVe s. (f. 1-24v : I-III8 ; f. 25-30v : IIII7-1 ; f. 31-206v : V-XXVI8) (4 ). La mise en page est
(1) La Bibliothèque Virtuelle des Manuscrits Médiévaux, accessible depuis le site de l’IRHT :
www. irht. cnrs. fr.
(2) Je remercie vivement les propriétaires de ce manuscrit d’avoir non seulement encouragé cette étude, mais de l’avoir aussi grandement favorisée, en m’offrant un accès direct à leur collection. (3) Parchemin jaunâtre, rigide et épais, de qualité moyenne (opposition chair/ poil apparente, lisières dans les tranches de gouttière et de queue, notamment dans le quatrième cahier : f. 25, 28, 29). Les folios ont été numérotés au crayon, en chiffres arabes (coin inf. gauche), par une main du
XXe s. (sans doute la même que celle qui a reporté à l’encre, dans les marges de tête et de queue du f. 1, la cote «6 » que portait le ms. dans le catalogue de Kraus). (4) Il manque aujourd’hui un folio dans le quatrième cahier entre les f. 25 et 26 ; sur le désordre des folios dans le quatorzième cahier, voir ci-dessous n. 49. Première de cahier côté poil ; fonds de cahiers modernes, en papier. Les signatures du XVe s., probablement portées en vue d’une nouvelle reliure, figurent dans la marge de queue du dernier verso de chaque cahier. Elles ont été redoublées, au crayon, par des signatures modernes, contemporaines de la foliotation (chiffres arabes dans le coin inf. gauche de chaque première de cahier).
Scriptorium, 68, 2014, p. 187-251, Pl. 14-15.
