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Haie sèche, haie vive et ronce artificielle

[article]

Année 1991 121-124 pp. 59-72
Fait partie d'un numéro thématique : De l'agricole au paysage
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HAIE HAIE VIVE

PATRICE NOTTEGHEM

n France, comme en bien d'autres pays européens, les ruralistes opposent les paysages traditionnels d'enclos et ceux de champs ouverts. La transformation des seconds par le développement des clôtures, pour localisée qu'elle ait été, a cependant affecté des régions fort diverses, ce phénomène répondant très généralement à la logique de soustraire une partie du terroir aux pratiques collectives. La clôture, et ce quel que soit son type, avait alors à la fois un rôle de marquage social et juridique au sein de l'espace agraire et un rôle technique. Bien qu'il existe des types de clôtures différents (haies, palissades, talus, murs, etc.), et par là des paysages contrastés, le bocage est souvent associé de manière quasi exclusive à l'idée de pays d'enclos. Aujourd'hui, haies et bocages apparaissent au cœur de débats médiatiques consacrés au devenir des paysages ruraux, à la perte du contrôle de l'agriculture sur une partie de l'espace rural ou au contraire aux conséquences de l'intensification de la production. En Angleterre, chaque année, sont organisés par la National Hedgelaying Society des concours de taille de haies. Ainsi s'y perpétue l'art subtil et savant du plessage des haies rurales dans leurs nuances microrégionales. En France, de telles

nifestations sont pour le moment inexistantes, mais on peut imaginer pour un avenir proche des fêtes du plessage comme il existe des fêtes du battage. Depuis deux siècles au moins, le monde rural d' outre-Manche influence le nôtre, tant dans les pratiques agricoles que dans celles de la protection de la nature ou de la conservation des paysages. Aujourd'hui, en France, les techniques traditionnelles d'entretien des haies, pratiques élémentaires du maintien des paysages bocagers, sont en voie de disparition. Quelques passionnés1 se sont engagés dans une enquête ethnographique, menée en différentes régions de bocage et portant sur les techniques, les savoir-faire, l'outillage et les réglementations locales. Dans certaines régions, en Vendée par exemple, l'abandon du plessage des haies est si avancé que les enquêteurs doivent demander aux informateurs d'effectuer le travail pour les besoins de l'étude. Ailleurs, la perte de la pratique est parfois moins grande, mais tous les bocages sont aujourd'hui affectés par une déstructuration plus ou moins profonde des réseaux de haies, ainsi que par l'évolution de la physionomie de celles-ci. Les haies qui subsistent sont marquées par l'abandon des pratiques de taille manuelle, fréquemment remplacées par l'entretien mécanique. La réduction du nombre des arbres présents dans les haies est souvent importante, et ceux encore en place sont par ailleurs de plus en plus rarement émondés.

Les transformations de ces dernières décennies ne doivent pas faire oublier l'évolution à long terme qui a conduit au développement des bocages. La

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1. Autour de François Sigaut, historien des techniques agraires, directeur d'Études à l'EHESS, et dans le cadre de l'Association française des musées d'agriculture.

Études rurales, janvier-décembre 1991, 121-124 : 59-72

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