Nouvelles étuMS
SUR LA
PROVENANCE DU CYCLE ARTHURIEN
III. Morgue la fée et Morgan-Tud
Une des preuves les plus triomphantes de MM. Fœrster et Zimmer pour faire du mabinogi de Gereint et Enide une simple traduction de YÉrec de Chrétien de Troyes repose sur le mot Morgan-tud du texte gallois.
Voici d'abord le passage de Chrétien. Le roi Arthur retrouve Érec blessé et entreprend de le guérir (v. 4216-4224) :
Li rois moût parfont an sospire Et fet aporter un antret Que Morgue sa suer avoit fet. Li antreziert de tel vertu, due Morgue avoit doné Artu,
Que ja plaie qui an fust ointe, Ou soit sor nerf ou soit sor jointe, Ne faussist qu'an une semainne Ne fust tote garie et sainne, etc.
Le texte gallois1 rend ainsi ce passage : «Arthur appela «Kadyrieith, lui ordonna de tendre un pavillon pour Gereint «et ses médecins, et lt chargea de ne le laisser manquer de «rien de ce qu'il lui demanderait. Kadyrieith le fit. Il amena «Morgan Tud et ses disciples à Gereint. Arthur et sa cour res-«tèrent là à peu près un mois pour soigner Gereint. »
Voici le raisonnement de M. Zimmer2. Il est bon de le
I. Trad. J. Loth, II, 162-163.
2. Il se trouve, sous forme de lettre à M. Fœrster, dans lâ grande édition à' Érec de ce dernier, p. xxvn-xxxi (en note).
Romania , XXI' HI 2 I
