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IV. L'enfant gâté devenu criminel

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Année 1885 55-56 pp. 581-583
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l'enfant gâté devenu criminel

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IV.

L'ENFANT GÂTÉ DEVENU CRIMINEL.

Nous avons traité naguère ici même (XIII, 595-7) de l'un des contes que renferme le traité des Quatre âges par Philippe de Navarre. Plusieurs autres viennent de Barlaam et Josaphat ; il en est un qui appartient à la légende d'Alexandre : je l'ai examiné ailleurs. Celui qui va être l'objet de notre étude paraît avoir été fort répandu au moyen âge. C'est un de ces exemples qui, parleur facile application, se recommandaient le plus au choix des prédicateurs. Un petit enfant avait pris l'habitude de voler. Son père ne faisait qu'en rire. Mais l'enfant devint grand, continua à voler, et, un jour, fut pris et condamné à mort. Comme on le menait au gibet, il demanda la faveur d'embrasser son père. L'ayant obtenue, il en profita pour le mordre avec fureur et lui arracher le nez avec ses dents, le punissant ainsi de ne l'avoir pas corrigé dans son enfance.

J'ignore si de conte a été l'objet de recherches spéciales : j'ai lieu de croire toutefois que le texte de Philippe de Navarre et un ou deux de ceux que je vais rapporter n'ont pas encore été cités.

Le livre, apparemment le plus ancien, où je l'ai rencontré, est le sin¬ gulier ouvrage intitulé De scolarium disciplina, sur l'origine duquel on n'est pas d'accord, mais qui ne peut pas être plus ancien que la seconde moitié du xiie siècle, ni plus récent que le commencement du xme On y lit notre conte sous cette forme (Migne, Patrologie latine, LXIV, 1227]:

Contumelioso coitus appëtitu sanguineum Lucretii filium Zenonisque disci-pulum tota Roma fie vit inviscatum, qui tarnen clarissimis ortus fuit natalibus, quantitatis proceraî et sanguinese qualitatis, mirae siquidem eloquentiaé, perspi-cacis ingenii, sed quotidianis et ultra debitum nuptiis gaudebat, pâtre pœnarn deferente : Patrimonium enim parentumque census illicite consumebat, cunc-tisque zelotypis eminebat, aleis autem et meretricum cellulis semper inhiabat. Proprio autem adhuc non destitutus pr.uritu, postea a parentibus ejectus, tan¬ dem ab amicis et consortibus destitutus, a creditoribus undique fatigatus, notis et ignotis furtirn studuit assistere, crucis ab angustiis a pâtre creberrime re-demptus, ultimo tarnen parentis pecunia redimí non potuit. Cruci ergo adductus, eumdem ad se venire lacrymis compellebat, oscujumque voce querula petebat. Pietatis autem motio ad filii petitionem patrem erexit, erectique filius nasum

i. Voy. ci-dessus, p. 383 ,

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