II.

MUSGODE.

Vie de St Alexis 5 1 d L : Nen fait musgode pur son cors engraisser (dans l'édition de M. G. Paris : N'en fait musgode por son cors engrais-sier ) ; S 781 : N'en fait musgot 1 pour son cors encraissier ; M 794 : N'en fait musgot por sen cors escarsier (1. engraissier). Ce mot paraît avoir eu le sens de «garde-manger, provision de vivres » et plus spécialement celui de «pomarium », voy. la note de M. Paris, p. 186.

Musgode vient probablement de l'ancien ou plutôt moyen haut-alle-mand du xie-xne siècle muos-gadem, mos-gadem «cenaculum », cf. obiz-gadem 2 «pomarium (XIIe siècle) ». Muos «cibus, pulmentum, cena , etc. », mot très-usité dans la vieille langue : moyen h. -ail. muos «cibus coctus, pulmentum , puis » ; all. mod. mus «puis , alimentum » ; gemiise, «légumes ». Gadam (gadum, gadem ) «conclave, domus, septum etc. » ; all. mod. Gaden m. «compartiment, cabinet, fur sich abgeschlossenes Gemach (Weigand). »

La seule difficulté que fasse cette dérivation, c'est le 0 de la syllabe accentuée ; mais comme Va germanique est en général traité autre¬ ment l'a latin il pourrait bien être rendu irrégulièrement par 0. On

1. Dans l'édition de M. G. Paris ont lit mugot, qui est sans doute une faute d'impression, puisque musgot est cité comme leçon de S, p. 1 52 et 186.

2. Graff, Althocnd . Sprachschatz IV 175.

3. Diez Gram. I 306.