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P. VEYRET, R. VIVIAN, M. RICQ, J. LOUP, M. JAIL, С. VEYRET
Le Centre de Recherches sur la haute montagne alpine
de Grenoble
Dans le vaste mouvement de recherches sur les Alpes créé à Grenoble par Raoul Blanchard, la haute montagne n'a pas été oubliée, comme en témoignent la thèse d'A. Allix (Un pays de haute montagne, VOisans) et maints travaux. Pourtant, sa part n'a pas été, jusqu'à une époque proche de nous, à la mesure de la place qu'elle tient dans la chaîne parce que la majorité des chercheurs s'est intéressée d'abord aux problèmes des régions habitées, donc surtout de la moyenne montagne et des plaines de la montagne. Les géologues, pour des raisons inverses, nous ont largement devancés dans le domaine haut-montagnard.
Depuis une dizaine d'années, les choses ont bien changé. L'essor rapide des stations de sports d'hiver, souvent placées à des altitudes élevées, a donné à la haute montagne un lustre nouveau, soulevant des problèmes qui intéressent très fortement les géographes. La meilleure connaissance des mécanismes morphologiques permet d'aborder l'étude de ces puissants reliefs avec des moyens qui naguère manquaient. Le goût des jeunes pour la montagne a multiplié le nombre des géographes alpinistes, capables d'aller voir de près ce qui se passe à haute altitude.
L'étude scientifique de la haute montagne est donc bien partie et Grenoble n'a pas failli à sa vocation, y prenant la part qui correspond à sa tradition et à sa situation. C'est pourquoi il a paru nécessaire de rechercher des moyens à la mesure des tâches à entreprendre. Le caractère spécifique de ce domaine de recherches a plaidé en sa faveur et dès 1966, dans le cadre des crédits de recherches accordés aux Facultés des Lettres, le Centre d'Etudes sur la haute montagne était créé à Grenoble. Le nouveau statut