CRATÈRES D'EXPLOSION DANS L'EST DU CANTAL

par André MEYNIER

Л 1500 mètres au N.E. de Murât, mais 160 mètres plus haut, le bassin de Sainte-Reine n'a guère retenu l'attention des géographes. Sous la moraine qui en couvre à peu près tout le fond, on exploite, pour l'industrie chimique, une couche de diatomites lacustres que les sondages ont révélée épaisse de 185 mètres 1. Un lac profond s'étendait donc là, à une époque que les géologues fixent au Miocène, par analogie avec les diatomites de Joursac étudiées à 10 kilomètres plus à l'Est par le Frère Héribaud.

Or la topographie évoque tout à fait un ancien lac, un cratère d'explosion, une sorte de Pavin disparu; disparu parce que, deux vallées ont tranché le rempart à l'Est et au Sud, entraînant les eaux vers l'Alagnon (fig. X) et peut-être, les ayant entraînées alternativement par l'un et l'autre des itinéraires. Contrairement au Pavin, une vallée assez importante se jette dans ce bassin. Mais mis à part ce dessin de l'actuel réseau hydrographique, l'évocation de l'ancien cratère d'explosion fournit une explication satisfaisante du relief : régularité de l'enceinte circulaire (diamètre du fond 1 km. 750, diamètre au niveau des plateaux 2 km. 5), raideur des pentes, voisinage de la cheminée volcanique (neck) de Cbastel-sur- Munat, comme le volcan de Montchal domine le Pavin. Quatre buttes, dont deux nettement dyssymétriques n'ont en rien l'aspect de necks (n° 2 de la fig. 1) pourraient représenter les restes de l'enceinte cratérique avec leurs flancs raidés tournés vers lé bassin