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LA CRUE FANTASTIQUE D'OCTOBRE 1940 DANS LE KOUSSILLON
J'ai souvent pris pour objet de mes études les crues méditerranéennes i redoutées pour la puissance des pluies qui les provoquent, pour leur rapidité d'évolution, l'énormité de leurs débits maxima, leurs violents ravages. Je ne pouvais donc ignorer la gravité des inondations, dont l'Agly, la Têt, le Tech, rivières des Pyrénées- Orientales, sont susceptibles. Mais jusqu'au mois d'octobre 1940 j'avais presque la conviction que jamais les plus fortes de ces crues ne pourraient égaler celles des rivières cévenoles. Le rebord oriental du Massif Central, qui présente sa muraille condensatrice presque face à l'attaque des vents pluvieux sud-orientaux ayant envahi sans obstacles la dépression évasée rhodanienne, me semblait particulièrement disposé pour recevoir les averses les plus formidables. Cela doit demeurer la règle. Mais l'événement d'octobre 1940 constitue au moins une exception, d'aillfeurs monstreuse.
i Cf. Pardé (M.). — Les phénomènes torrentiels sur le rebord oriental du Massif Central (Rec. Гг. I. G. Alpine, t. VII, 1919, p. 1-200, 11 fig.); — Intempéries méditerranéennes en France (Revue de Géographie alpine, t. XXII, 1934, p. 675-703, 4 fig., 1 pi.); — Crues méditerranéennes de septembre et octobre 1933 (Revue Géographique des Pyrénées et du Sud- Ouest, t. V, 1934, p. 328-336); — Les crues de décembre 1932 dans le Languedoc et le Roussillon, ibid., t. IV, 1933, p. 499^513, 3 fig.). — "Ces crues sont encore étudiées longuement dans mon gros ouvrage sur le Régime du Rhône (Lyon, 1925, t. II, La genèse des crues) ; dans divers mémoires consacrés à l'inondation catastrophique de mars 1930; dans un mémoire sur la Garonne (Revue Géographique des Pyrénées et du Sud- Ouest, t. VI, 1935, 160 p.). etc.
