Diversité
des pratiques d'enseignement à l'école élémentaire
Pascal Bressoux, Marc Bru, Marguerite Altet, Claire Leconte-Lambert
Introduction
II n'est pas facile de parler de l'enseignement sans exprimer de prescriptions : ce qu'il est bien de faire, ce qu'il faut faire et, négativement, ce qu'il n'est pas bien de faire, ce qu'il ne faut pas faire. Ainsi en va-t-il des discours sur le « bon » enseignant ou sur la « bonne » école. Il s'agit toutefois de discours qui, dans le sens commun, restent vagues (l'enseignant qui sait se faire respecter, qui ne se fait pas chahuter, qui sait bien faire apprendre, qui motive, qui est un bon pédagogue)... Sans doute la légitimité accordée à ces discours tient-elle largement au fait que chacun a
fréquenté l'école, ce qui procurerait de facto une pertinence au discours énoncé. Les ouvrages consacrés à l'enseignement sont également très nombreux et bien souvent prescriptifs (il faut individualiser l'enseignement, il faut favoriser la collaboration entre les maîtres, comment enseigner telle discipline, etc.).
Pourtant, force est de constater que l'on dispose de très peu d'informations sur ce qui se passe effectivement dans les classes. Par ailleurs, une série de recherches sur l'effet-maître montre que les acquisitions des élèves peuvent varier selon la classe fréquentée. C'est ce double constat, la mise en évidence d'un effet-maître et
Revue Française de Pédagogie, n° 126, janvier-fevner-mars 1999, 97-110
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