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Multiple Andalus

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Fait partie d'un numéro thématique : Al-Andalus - Culture et société
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R.O.M.M., 40, 1985 - 2

MULTIPLE ANDALUS

par A.L. de PREMARE

Nous n'avons pas pour objectif dans ce numéro de présenter à nos lecteurs un panorama complet des questions relatives à l'Espagne musulmane. Comment, d'ailleurs, cela serait-il possible s'agissant d'une période couvrant plus de sept siècles, d'un pays aux caractéristiques régionales très différentes, d'une histoire aux événements complexes, d'une société aux composantes diverses, contrastées et souvent antagonistes. (Sur les différents domaines abordés par la recherche depuis 1970, v. l'article de P. Chalmeta).

Derrière le gouvernement apparemment unitaire et centralisé que fut, à partir de la seconde moitié du VIIIe siècle, l'émirat indépendant puis le califat de Cordoue, c'est en effet une grande diversité de situations locales ou régionales, de populations, de groupes sociaux, de modes d'activité et de vie, de courants culturels que l'historien découvre à chaque progression de la recherche. Le grand public, quant à lui, n'en voit généralement que la surface apparente telle qu'elle se rend toujours visible grâce à ces grands témoins architecturaux que sont, par exemple, la grande mosquée de Cordoue, la Giralda de Seville ou PAlhambra de Grenade. Il en connaît moins les soubassements, formés de matériaux très divers et qui enracinaient dans le sol la grandeur de l'édifice. Ces soubassements se manifesteront plus clairement par la suite, après la chute du Califat.

L'élément hispanique originel antérieur à la conquête arabo-berbère était lui-même fort divers dans sa composition et ses origines. Quoiqu'il en soit de cette question, une partie non négligeable (ceux que l'on appellera les Mozarabes) resta d'appartenance chrétienne tout en s'arabisant progressivement dans le langage et souvent dans les mœurs ; elle avait son organisation propre sous la surveillance du pouvoir islamique et payait à celui-ci l'impôt «par tête» de la dimma. Quelle était la proportion exacte de la population mozarabe dans l'ensemble andalou selon les époques, les villes ou les régions ? Ce problème est encore loin d'avoir été résolu, si même il est possible de le résoudre un jour ne serait-ce que par approximations successives (v. par ex. l'article de P. Guichard). Un autre partie des indigènes, qui deviendra même progressivement majoritaire en raison du statut social, politique et idéologique plus favorable dont jouissaient de plein droit les convertis, s'islamisa. Au terme de Musâhma qui désigna les convertis aux premiers temps de la conquête se substitua le terme de Muwalladûn par lequel furent nommés les générations postérieures de musulmans de souche européenne, très souvent mêlées d'ailleurs par mariage aux éléments d'origine berbère. Enfin la minorité juive. Celle-ci, ayant eu à souffrir du pouvoir wisigothique, favorisa la pénétration arabo-berbère, et se maintint par là suite sous le pouvoir islamique ; elle était organisée selon les mêmes principes, et avait le même statut de dimmi, que la communauté mozarabe.

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