METRICA

I. — Νᾶφε καὶ μέμνας ἀπιστεῖν

Le fragment de VOreste d'Euripide accompagné de notes musicales laisse à peine entrevoir la mélodie du morceau ; mais il est extrêmement instructif pour les métriciens, car il peut leur apprendre le rythme, inconnu jusqu'ici, du vers 343 et du vers correspondant, 327. Cependant on n'a pas encore, que je sache, apprécié à ce point de vue la portée du document nouveau, faute, sans doute, de pouvoir s'affranchir d'opinions préconçues. Dans le supplément, paru l'année dernière, aux Musici scriptores grœci, G. Jan a donné la notation d'après les déchiffrements de Wessely et de Grusius, auxquels on devra cependant recourir si Ton veut bien connaître l'état du papyrus. Or le vers

κατέκλυσεν δεινών πόνων ώς πόντου,

dans lequel ώς est écrit ωως, avec deux notes de chant au-dessus de ce mot, ce vers est divisé en trois parties par des signes qui précèdent et qui suivent δεινών πόνων, et qui indiquent évidemment que le chant y est deux fois interrompu par des sons de la flûte. Une scholie porte : το. δε δεινών πόνων εν |Λεσω άναπεφώ- νηται. Tous les éditeurs avaient pris ce vers pour un dimètre dochmiaque. En effet, il se prête à cette mesure, et il est entouré d'autres dochmiaques. Il est vrai que le vers correspondant de a strophe ne peut être mesuré de la même manière ; on le