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Charles Nodier lecteur de Diderot

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Page 75

Roland MORTIER

Charles Nodier lecteur de Diderot

La publication, en 1830, chez l'éditeur Paulin, du premier volume des Mémoires, correspondance et ouvrages inédits de Diderot, publiés d'après les manuscrits confiés, en mourant, par l'auteur à Grimm (titre d'ailleurs trompeur) a suscité les premières réactions enthousiastes face à un auteur jusque-là méconnu en France, suspect pour ses idées morales, politiques, philosophiques, et dénigré comme écrivain.

Les articles de Nodier et de Sainte-Beuve marquent le début de la réhabilitation de l'homme Diderot et de l'écrivain. Leur importance a été judicieusement soulignée par Jacques Proust dans ses Lectures de Diderot1. Les articles de Sainte-Beuve dans Le Globe (20 septembre- 5 octobre 1830) et dans la Revue de Paris (juin 1831) sont certes les plus chaleureux, mais pas toujours les plus justes, et la formule fameuse «la plus allemande de nos têtes», inspirée par un enthousiasme sincère, allait longtemps desservir l'auteur du Neveu de Rameau.

Alors que les articles de Sainte-Beuve sont des comptes rendus, celui de Nodier est plutôt l'annonce d'une publication prochaine qui devrait confirmer ses vues personnelles sur le sujet. Son titre, De la prose françoise et de Diderot, est d'ailleurs significatif. Il parut en juin 1830 dans la Revue de Paris (p. 226-238) 2.

La référence à Diderot y apparaît comme le point final de la démonstration d'une thèse originale, qui préfigure déjà la sociologie littéraire dans l'importance accordée aux institutions. Il s'agit de la promotion du statut de la prose française à partir du XVIIIe siècle. Longtemps défavorisée dans la classification des niveaux d'expression, elle gardait, comme un stigmate, l'épithète de vile prose. Or, pour Nodier, qui se souvient ici de la formule de Sieyès et de son propre passé révolutionnaire, «la prose est dans l'institution du langage ce qu'est le peuple dans

1. Paris, A. Colin, 1974, ch. IV, «Lectures romantiques», p. 49-56. 2. Il a été réédité en 1861 dans le Bulletin du Bibliophile, Paris, Techener, p. 369-382.

Recherches sur Diderot et sur Y Encyclopédie, 9, octobre 1990.

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