LA CARACTÉROLOGIE ANTIQUE JUSQU'A AEISTOTE

La caractérologie est fort étudiée depuis un certain temps. Les traités se sont brusquement multipliés et une maison française d'édition, parmi les plus importantes, a créé une collection spéciale où ont paru plusieurs volumes bien connus^). Et déjà un «Que sais-je? » écrit par G. Palmade dressait naguère de cette jeune science en devenir un bilan substantiel et impressionnant.

Nous nous sommes demandé ce que l'Antiquité avait entrevu de la caractérologie.

C'est, croyons-nous, une démarche assez fréquente et légitime : à partir d'une activité, d'un sentiment, d'un procédé tout modernes, celui qui étudie l'Antiquité est presque inévitablement amené à se poser ce genre de question. Non pas pour trouver en l'occurrence dans la Grèce antique les précurseurs directs, les inspirateurs de nos contemporains ; non pas non plus pour illustrer une fois de plus la fausse pensée qui veut que tout soit dit, que tout recommence toujours en un devenir cyclique, mais tout simplement pour tenter de mieux comprendre un aspect des efforts antiques dirigés, en ce qui nous retiendra ici, vers une psychologie objective.

Il était bien difficile il y a cinquante ans de s'intéresser activement à la caractérologie antique, mais maintenant que l'idée et le mot se répandent, sont pris au sérieux, il est plus naturel qu'on amorce cette recherche. Il faut bien que les historiens soient de leur temps et qu'ils interrogent aussi les documents du passé en fonction des questions qui se posent dans leur entourage.