L'ORIGINE DES VILLES BRABANÇONNES ET LA «ROUTEï DE BRUGES A COLOGNE«
A la fin du moyen âge, comme la Flandre, qui le borne à l'ouest, ou la principauté de Liège, sa voisine vers l'est, le duché de Brabant abonde en villes, dont le nombre, la richesse et la puissance marquent son histoire d'un de ses traits essentiels.
L'apparition des villes brabançonnes est, on n'en peut douter, un phénomène strictement médiéval. Si, de part et d'autre du territoire du futur duché, Tongres et Tournai sont nées dès l'époque romaine, ce territoire, par contre, ne présente à la même époque en fait d'agglomérations de type urbain, que des via d'importance secondaire et qui ne survivront pas aux invasions barbares (2).
De cette naissance des villes brabançonnes au moyen âge, Henri Pirenne a donné une explication demeurée longtemps incontestée.
Pour l'éminent auteur de l'Histoire de Belgique, ces villes ont surgi au xne siècle, par suite de l'établissement d'une nou-
(1) Certaines des vues développées dans cet article ont été exposées, d'une part, le 19 avril 1945 à l'Institut des Hautes Études de Belgique (Bruxelles) et, d'autre part, le 29 août 1950 au IXe Congrès international des Sciences historiques (Paris). Quelques-unes des questions soulevées ont fait l'objet, à mon séminaire de l'Université de Bruxelles durant l'année académique 1951-1952, de recherches auxquelles ont participé Μ11ββ M.-J. Dieuaide et F. Marique, MM. P. Bure et Ch. Mathieu, actuellement candidats en philosophie et lettres.
(2) Cf. S. J. De Laet, La Gaule septentrionale à l'époque romaine, Bulletin de l'Institut historique belge de Rome, fasc. XXVI (1950- 1951), pp. 220-221, et M. Renard, Notes d'archéologie gallo-romaine, ici même, t. XIX (1951), pp. 687-690.
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