MÉLANGES
DEUX NOTES CRITIQUES SUR LES «MORALIA» DE PLUTARQUE
(198 F ET 349 F)
1. — Ps.-Plut., Reg. et imperat. Apophthegmata, Cato, 12 = p. 198 f
Parmi les « apophthegmes » attribués à Caton l'Ancien figure celui-ci (Plut., Reg. et imp. Apophth., Cato, 12) :
τους ôè της αρετής την τιμήν αφαιρονντας έλεγε την άρετήν άφαιρεΐν της νεότητος.
« II disait que ceux qui enlèvent à la valeur les honneurs (qui lui sont dûs) enlèvent (= suppriment) la valeur de la jeunesse. »
Tel est le texte traditionnel, que les éditeurs (x) illustrent de divers passages d'auteurs grecs et latins dans lesquels il est dit que la τιμή favorise Y αρετή, que Yhonos favorise le studium, que la fama et le praemium sont les meilleures incitations à la pratique de la virtus (2) :
quis enim virtutem amplectitur ipsam praemia si tollasi (Juvenal, Sat. X, 141).
Mais il faut avouer que le texte traditionnel est dépourvu de toute « pointe », et que, sous cette forme, le mot de Caton ne mérite guère d'être retenu comme un « propos mémorable ».
(1) Cf. Plutarchi Moralia, vol. II, recens, et emendaverunt W. Nach- staedt - W. Sieveking - J. B. TiTCHENER, Lipsiae, Teubner, 1935, p. 83.
(2) Platon, De Rep., VIII, 551 a ; Cic, TuscuL, I, 2 ; Sen., Epist., 102, 11-29 et Juven., Sat., X, 140, que je cite dans le texte.