Incidence des langues sur le développement de la cohésion en Ll et en L2 : gestion du statut des entités dans une tâche de récit

Cette étude sur le développement de la cohésion en Ll et en L2 s'inscrit dans des recherches actuellement menées, notamment dans le projet APN (cf. présentation dans ce volume) traitant du rôle des spécificités des langues sur le développement linguistique. Des comparaisons interlingues portant sur différents domaines de l'organisation des discours complexes ont montré que les structures des langues influencent les formes des acquisitions en Ll et en L2. Les recherches comparatives menées en Ll par Berman et Slobin (1994) ont permis de constater une précocité dans l'emploi des marques obligatoires par rapport à celles qui sont facultatives. Les auteurs en concluent que les contrastes obligatoirement encodes ont un impact sur la saillance des informations, et de ce fait sur leur accessibilité. Dès son plus jeune âge, l'enfant focaliserait son attention sur différents aspects de la réalité, en fonction des catégories grammaticalisées qu'offre leur langue.

Les parcours de développement en L2 par des adultes immigrés de différentes Ll étudiés dans le cadre du programme européen de la Fondation Européenne de la Science (Klein & Perdue, 1997) ont montré, aussi, qu'une fois dépassé un mode d'organisation commun, les itinéraires tendent à varier entre eux à mesure que l'apprenant grammaticalise son répertoire. Au fil de ce processus, on peut observer l'influence des spécificités linguistiques selon les combinaisons L1/L2.

Dans leur recensement des principales études longitudinales et transversales de ces 15 dernières années, Bartning (1997) et Bartning & Schlyter (2003) rendent compte aussi de variations dans le développement selon les langues. Elles en concluent que, si le cours des apprentissages est relativement homogène dans les

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