ANALYSE DE DISCOURS A ENTRÉE LEXICALE (APPLICATION A UN CORPUS DE 1924-1925)

1. Introduction et méthode d'analyse.

1.1. Préliminaires.

Dans le travail dont nous donnons ici quelques éléments nous nous sommes fixé un triple but : 1) Nous cherchons à étudier de manière contras- tive, selon l'hypothèse de la covariance, Г individu ation linguistique des intellectuels-locuteurs collectifs, en l'occurrence les partis communiste et socialiste dans les années 1924-1925 ; 2) Nous voulons tester, du point de vue de l'efficacité, une méthode qui systématise et actualise celle que nous avons utilisée pour le Congrès de Tours ; 3) Nous cherchons à saisir les caractères du discours en tant que reflet non mécaniste, ce qui signifie que nous nous occupons à notre manière du changement discursif.

Les outils conceptuels mis en œuvre ici tels que « linguistique sociale », « covariance », « individuation linguistique », « locuteur collectif » ont été définis ailleurs (J.-B. Marcellesi et B. Gardin, 1974). Le manque de place nous autorise à ne pas revenir sur cette question.

La méthode est méthode d'analyse de discours dans la mesure où elle se donne l'objectif de rendre compte de faits de parole transphrastiques. Mais elle est aussi lexicale puisque, comme nous l'avons montré dans le Congrès de Tours, le discours est ensemble de propositions sur les mots ; elle est à entrée lexicale dans la mesure où le texte est attaqué à partir de « mots d'accès ». Sur le même corpus, beaucoup de méthodes de recherche peuvent s'appliquer dont chacune couvrira un certain nombre de faits et en laissera de côté certains autres. Les phénomènes auxquels nous nous intéressons sont ceux qui relèvent d'une analyse distributionnelle et propo- sitionnelle que nous appliquerons à partir des unités de vocabulaire. Les principes de l'A. D. E. L. x ont été définis à partir des distorsions que l'auteur du Discourse Analysis a fait subir aux siens. Dès que l'établissement des chaînes d'équivalence grâce à l'étude des complémentarités a exigé que l'on prenne en compte un certain nombre d'équivalences en langue, le savoir de l'analyste sur l'organisation des éléments du texte est présupposé. Il importe peu dès lors d'assigner à ce savoir des limites, l'essentiel n'est plus l'étendue de ce savoir, mais son caractère explicite et systématique.

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