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La société traditionnelle des vallées de Bourail, côte ouest de la Nouvelle-Calédonie.

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La société traditionnelle

des vallées de Bourail,

côte ouest de la Nouvelle-Calédonie

par

Jean GUIART ♦

La circonscription municipale de Bourail, avec celle de La Foa, pose un problème particulier du fait de l'existence d'une colonisation européenne relativement cohérente et ayant pris ses racines, en ce sens qu'elle constitue un tissu social véritable, équilibré, d'un niveau démographique suffisant, et que par conséquent ces caractéristiques devraient lui assurer le bénéfice de la durée. Cette société se maintient dans une hostilité profonde vis- à-vis des premiers occupants du pays ; mais au lieu de camoufler la peur du Noir au travers de l'indifférence ou du mépris, elle le traduit par l'agressivité, la même agressivité qui sourd de toutes parts aux États-Unis dans les bourgs européens adossés à une Réserve indienne. Pourtant La Foa, toute proche, présenterait un tableau un tout petit peu plus serein des relations inter-ethniques. Il conviendrait d'analyser dans le détail les nuances de la situation dans l'un et l'autre périmètre, quoiqu'on relève des comportements récents brutaux en ces deux points.

Bourail, d'abord « centre » à vocation de colonisation pénale, puis ouvert à la colonisation « libre », a été le lieu d'un affrontement où les partenaires ont changé de fonction. Les habitants des hameaux mélanésiens de la côte et de la plaine, d'abord pris dans une relation de symbiose avec l'établissement pénitentiaire, auquel ils fournissaient des travailleurs libres et des gardes armés, ont été les alliés des Blancs contre les villages des piedmonts et de la montagne. Puis en 1878, devant l'exagération des emprises foncières de la colonisation pénitentiaire (ils n'avaient bien sûr pas eu

connaissance des décisions plus anciennes affectant un domaine encore plus considérable à la « Transportation »), les gens les plus au contact des Blancs tentèrent de massacrer ces derniers, mais se trouvèrent face à face avec leurs adversaires communs de la veille, qui d'ennemis des Blancs étaient devenus les alliés de ces derniers, et à la fois assurèrent défaite et refuge aux révoltés, tout en les obligeant à passer sous leur domination.

Alain Saussol raconte fort bien, dans son excellent ouvrage (l'Héritage, 1979), les allées et venues qui constituèrent cet imbroglio colonial, fait comme les autres de promesses non tenues, de sang et de misère. Mais le recours à la toponymie francisée et au seul vocabulaire des archives introduit dans son récit un élément qui tend à laisser la société mélanésienne dans un brouillard peu propice à l'achèvement de l'analyse. Le texte qu'on va lire est donc organisé de façon à compléter les passages pertinents de l'ouvrage cité, en y ajoutant la description de cette société traditionnelle, ainsi divisée contre elle-même, et qui a failli entièrement périr sous les coups de boutoir du système colonial. On peut penser que sa très grande prudence actuelle est fonction de cette histoire particulière.

Pour apporter un peu plus de clarté dans les événements, du moins comme ils ont été vécus du point de vue mélanésien, le problème principal est de situer les groupes anciennement établis dans la plaine, dont la colonisation actuelle aimerait avoir fait perdre jusqu'au souvenir. Le seul moyen, étant donné l'ordre historique des événements, est

* Professeur au Muséum National d'Histoire Naturelle.

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