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A propos de l'article postposé de l'albanais sous l'aspect des rapports linguistiques illyro-albanais

[article]

Année 1976 5 pp. 99-103
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I L I R I A 1976

Jorgji GJINARI

A PROPOS DE L'ARTICLE POSTPOSE DE L'ALBANAIS SOUS L'ASPECT DES RAPPORTS LINGUISTIQUES ILLYRO-ALBANAIS

II y a déjà longtemps que les opinions des linguistes sont partagées quant à l'origine de la langue albanaise. Les uns la considèrent comme la continuation directe de l'illyrien, les autres comme celle du thrace, d'autres comme une synthèse du thrace et de l'illyrien, certains autres enfin la font dériver du dacomysien. Dans ces deux dernières décennies, la thèse illyrienne s'est appuyée sur une base plus solide grâce à l'apport d'arguments plus probants dans le domaine de la linguistique que dans ceux de l'histoire, de l'archéologie et de l'ethnographie.

Une autre articulation de cette chaîne qui relie l'albanais à l'illyrien s'est brisée et perdue dans le cours des âges. Tout de même, nous croyons pouvoir le retrouver dans l'article postposé.

La question se complique du fait que de l'illyrien et du thrace, on n'a gardé aucun texte, même incomplet, permettant de constater que ces deux langues, ou l'une d'entre elles, possédaient un article postposé ou bien une autre partie du discours fonctionnellement proche de lui. Cependant, es origines de l'article de la langue albanaise peuvent être découvertes par d'autres voies.

En premier lieu, pour connaître l'âge de l'article, il faut chercher son histoire intérieure en cette langue; analyser les faits en partant de son état présent et en remontant à des phases plus anciennes au cours desquelles il est apparu ; confronter les données de l'albanais avec les données des autres langues des Balkans possédant des articles postposés et étudier l'histoire des rapports de ces langues.

Deuxièmement, pour déterminer si la genèse de l'article de la langue albanaise se rattache à l'illyrien, au thrace ou à une autre langue ancienne des Balkans, nous nous appuyons sur des données indirectes qui mettent en lumière quelque aspect de la structure grammaticale de ces langues et précisément celle de l'ordre des mots en un groupe formé par un nom et un attribut. Cette structure est d'importance dans ces cas, c'est à elle que sont liées les conditions linguistiques dans lesquelles est apparu l'article postposé en albanais.

Etant donné que les langues actuelles des Balkans sont munies de l'article postposé, outre l'albanais, aussi le roumain, le bulgare et le macédonien, il est indispensable de vérifier d'abord si cet article en albanais est dû à un fait interne ou bien à l'influence d'une autre langue balkanique. Pour y parvenir, l'histoire de l'article en albanais doit être considérée en même temps celle de l'article des autre langues de la Péninsule balkanique parce que, sur ce point, hormis le grec, elles se ressemblent beaucoup et ne sont pas sans rapports réciproques.

L'article postposé se présente, dans toutes ces langues, bien formé et consolidé, partant, il a partout une fonction parfaitement définie et identique. Les différences surgissent surtout sur le plan de l'usage : tantôt plus étendu, tantôt moins. Ce qui est clair c'est qu'en albanais, il est plus répandu que dans les autres langues. Le roumain se distingue dans ce cas de l'albanais : en effet en roumain les noms de personne de genre masculin et aussi parfois des toponymes ne prennent pas l'article postposé. Le bulgare et le macédonien s'écartent davantage de l'albanais, du fait qu'ils n'emploient pas l'article postposé dans tous les noms propres (anthroponymes et toponymes), dans les noms de parenté suivis d'un pronom personnel, dans les ethnonymes, dans deux noms liés par la conjonction de coordination u(i), habituellement dans les noms avec préposition et dan$ quelques autres cas.

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