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Comment choisir le meilleur des futurs ? contraintes et libertés d'usage pour le Futur Simple et le Futur Composé (aller + infinitif)

[article]

Muriel Barbazan
Année 2010 127 pp. 3-9
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L’Information grammaticale n° 127, octobre 2010 3 Comment choisir le meilleur des futurs ? Contraintes et libertés d’usage pour le Futur Simple et le Futur Composé (aller + infinitif)

Muriel Barbazan

On sait bien qu’à la «tranche de temps » du < futur > 1 ne correspond pas un seul et unique temps verbal. Il existe en français deux formes verbales dont le rôle présumé est de situer les événements dans le < futur > du locuteur. Cette fonction est inscrite dans leur dénomination même de Futur

dit «simple » (irai) ou de Futur Périphrastique ou Composé (aller + infinitif : vais aller). D’autre part, à côté de ces deux formes verbales, trois autres moyens au moins sont à la disposition des francophones pour référer à l’époque future (Maingueneau 1991, 76) : le Futur Antérieur (Dès que j’aurai fini, je vous contacterai), le Présent (C’est décidé, je pars à Barcelone), et l’emploi de verbes de modalité et notamment le verbe devoir (Je dois boucler ce dossier rapidement).

Cet article se propose de caractériser les contraintes qui pèsent en contexte de communication sur le choix entre le Futur dit «simple » (désormais FS) et le Futur Composé (FC). Ces deux formes verbales, en effet, ne sont pas systématiquement interchangeables (Attention, je vais me fâcher / * Attention, je me fâcherai), même si de nombreux énoncés autorisent l’emploi des deux temps verbaux (Quel Futur allez-vous choisir / choisirez-vous ?). Corrélativement à ce premier objectif de caractérisation des éléments situationnels qui participent au choix éventuellement contraignant de l’un des deux Futurs, il s’agira bien sûr aussi de définir un sens fonctionnel à ces formes verbales. La perspective retenue ici sera donc avant tout didactique : de nombreuses références citées auront cette orientation, notamment des grammaires d’apprentissage diverses ou des ouvrages de diffusion synthétique des théories linguistiques. Il nous paraît en effet évident que l’interaction entre linguistique et didactique est nécessaire. Une dernière remarque, essentielle, reste à faire. L’analyse des contextes d’emploi contraignants de l’une ou l’autre forme suggère qu’il faut tenir compte du contexte de production des énoncés envisagés. Certes, chaque situation de communication a ses particularités irréductibles impossibles à systématiser et encore moins à prédire. On peut pourtant définir des caractéristiques situationnelles «minimalistes » , facilement repérables pour chaque situation de communication

effective. Ces paramètres situationnels généraux permettent

1. Les signes < … > renvoient à l’époque temporelle invoquée (time, Zeit) afin d’éviter une éventuelle confusion possible avec la dénomination des formes verbales, ici avec une majuscule (tense, Tempora).

d’expliquer l’emploi possible ou l’exclusion de l’un ou l’autre des deux Futurs.

1. Le choix du meilleur des Futurs : illustration des contraintes d’usage

De nombreux énoncés référant à l’époque future excluent l’emploi du FS ou celui du FC. Les exemples suivants illustrent la réalité et la diversité de la problématique :

(1) Fais attention, je vais me fâcher.

→ * Fais attention, je me fâcherai. (2) Vous saluerez vos parents de ma part.

→ * Vous allez saluer vos parents de ma part. (3) – Surtout sois bien ponctuel, il faut que tu y sois à 8 heures précises ! – J’y serai, rassure-toi.

→ * Je vais y être, rassure-toi. (4) – Alors, et ces jouets, ils sont rangés ? – Oui, oui, je vais le faire.

→ * Oui, oui, je le ferai. [ le FS serait dans ce contexte franchement impertinent] (5) L1. – La France va se faire ratatiner. L2. – Mais non. L3. – Vous allez pas vous engueuler pour ça !

→ * Vous vous engueulerez pas pour ça ! (Barceló / Bres 2006, 172) (6) Tu as vu ces nuages ? Je crois qu’on va avoir de l’orage.

→ Tu as vu ces nuages ? * Je crois qu’on aura de l’orage. (7) Je ne comprendrai jamais pourquoi vous faites ça.

→ * Je ne vais jamais comprendre pourquoi vous faites ça. (Maingueneau 1991, 78) (8) Tu ne tueras point.

→ * Tu ne vas point tuer. (9) Enlève tes affaires, je vais mettre la table.

→ * Enlève tes affaires, je mettrai la table. (Confais 1995, 397)

Ces exemples illustrent la réalité des cas d’exclusion. D’autres contextes rendent malaisé l’emploi de telle ou telle forme,

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