L'évolution de l'élevage des ovins et des caprins dans les pays méditerranéens

D'après les rapports de deux récents Congrès de Zootechnie

Deux congrès, organisés récemment par la Food and Agriculture Organization, Y European Association for Animal Production, la Fédération Européenne de Zootechnie et les gouvernements italien et grec (Rome, novembre 1958, et Athènes, octobre 1960), ont réuni les experts de nombreux pays, en particulier les nations riveraines de la Méditerranée, dans le but de poser les problèmes de la modernisation de l'élevage des ovins et des caprins et d'en rechercher les solutions collectivement, sur le plan international, par un véritable travail d'équipe.

La réunion de Rome a envisagé tous les problèmes concernant l'élevage ovin, celle d'Athènes, plus spécialisée, a eu pour but l'étude de la production et de l'utilisation des laits de brebis et de chèvre.

Les buts essentiels de l'élevage. — Les données suivantes ont pu être établies à la suite d'enquêtes menées dans la plupart des pays représentés au congrès d'Athènes, par Poly, ingénieur agronome français.

En Italie continentale, le lait représente 50 p. 100 du revenu brut des troupeaux ovins.

Production de lait : 50-60 p. 100 du revenu brut.

Vente de la viande d'agneau : 25-30 p. 100 du revenu brut.

Production de laine : 20-25 p. 100 du revenu brut.

La race Langhe, du Piémont, et la Sopravissana, d'Italie centrale, sont parmi les meilleures races laitières. A vrai dire, les zootechniciens italiens ont montré, dès le congrès de Rome, que la spéculation la plus rentable était la suivante : abattage des agneaux à l'âge d'un mois, vente de la viande d'agneau de lait, la plus cotée sur le marché italien, et vente du lait de la mère pour la fabrication du fromage.

En Sardaigne, les rendements bruts par brebis et par an sont les suivants :

Lait 8 000 lires

Viande d'agneau — . 3 000 lires

Laine 500 lires

Les zootechniciens ont accompli ici un très gros effort en ce qui concerne le contrôle laitier, seule méthode scientifique de base pour l'amélioration des rendements ; néanmoins, 12 000 brebis seulement sont soumises à ce contrôle, sur un total de plusieurs centaines de mille.

En élevage sélectionné, la moyenne de production est d'au moins 150 kg de lait par brebis et par an, le lait consommné par l'agneau n'étant pas compté dans ce chiffre ; en élevage commun, non sélectionné, le rendement n'est que de 80 à 100 kg.

En Tunisie, voici les revenus bruts, par brebis et par an :

Lait : 2,5 à 7 dinars, suivant l'âge à ia vente de l'agneau.

Viande d'agneau : 2,5 à 6 dinars, suivant l'âge à la vente de l'agneau, c'est-à-dire entre 6 semaines et 5 mois. Laine : 0,2 à 0,3 dinar.