L'auteur de cet ouvrage x connaît bien la Grande Ile où il a vécu plusieurs années comme administrateur et sur laquelle il a déjà beaucoup écrit. Grand spécialiste de l'histoire coloniale, il estime cependant avec raison, semble-t-il, que, quelle que soit l'influence des colonisateurs, l'histoire d'un pays est celle des hommes qui l'habitent et qu'à ce point de vue, elle reste encore assez souvent rudimentaire, comme étouffée par les activités des conquérants. Nous ne connaissons rien qu'on puisse appeler préhistorique à Madagascar : en particulier pas de ces industries de la pierre, si fréquentes ailleurs. Il est à peu près certain que le peuplement initial résulte d'apports indonésiens, favorisés par les vents et les courants marins dont nous avons un aperçu intéressant, en fonction des possibilités d'accès aux côtes de la grande île. Les traits africains (bantous) soulignés par l'anthropologie, témoigneraient de migrations plus récentes, aboutissant à des métissages. La langue est reconnue depuis longtemps comme appartenant au rameau malayopolynésien qui s'étend de Madagascar à l'île de Pâques. Les différences entre les dialectes malgaches seraient aussi faibles que celles des divers patois français de langue d'oil. Un repère important, souligné par l'auteur, est l'hin- douisation de l'Indonésie, qui n'a pas affecté Madagascar : preuve qu'elle n'a eu lieu qu'après le départ des pirogues indonésiennes vers la grande île.