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Études africaines

[article]

Année 1959 369 pp. 461-462
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Les Agni du Sud-Est de la Côte-d'Ivoire. — G. Rouge rie nous a donné dans sa thèse complémentaire2 une excellente étude de l'évolution d'une société africaine sous l'influence des cultures commerciales. Il s'agit des Agni de l'ancien royaume de Sanwi (1740-1823), occupant environ 6 500 km2 aux confins du Ghana d'où ils seraient venus vers le milieu du xvnie siècle. Ils sont environ 15 500. A leur groupe se rattachent quelque 6 000 Éotilé et Essouma en voie d'assimilation, occupant les rives des lagunes et vivant surtout de la pêche. Le pays est traversé par la Bia, rivière coupée de rapides au passage de barres de roches éruptives qui traversent le vieux socle du Nord-Est au Sud-Ouest ; elle va se jeter dans la lagune Abi. Plus de 80 p. 100 de la population est paysanne. L'agriculture traditionnelle est fondée non pas sur l'igname comme celle des Baoulé de la savane, mais sur le taro et la banane plantain. Elle ne comporte pas d'assolement. L'élevage est insignifiant. L'évolution économique et sociale ne peut être précisée que depuis la fin du xixe siècle, époque à laquelle s'installent les Européen^, attirés d'abord par les produits forestiers : caoutchouc, puis acajou. Mais le facteur le plus dynamique a été l'essor rapide des cultures arbustives. Les premiers plants de café furent apportés en 1881 par un agent du Rochelois Verdier et furent à l'origine des plantations d'Elima, sur les rives orientales de la lagune Aby. Le cacaoyer, introduit de la Gold Coast, se multiplia sous la contrainte administrative depuis 1913-1914. Le café l'emporta à partir de 1935 en raison de sa production plus précoce, de sa conservation plus facile et de ses cours moins irréguliers : son extension a été surtout rapide depuis 1949, prenant l'allure d'un véritable rush sur les terres encore libres. Ces cultures nouvelles ont suscité et entretenu une abondante immigration de travailleurs : Mossi et Baoulé surtout, mais aussi originaires du Soudan, en particulier Dioula et Malinké. L'Agni est devenu un « planteur », à l'instar de l'Européen3, employant les immigrants comme travailleurs ou même métayers. Sur le terrain défriché, des plantes vivrières subsistent encore au début, pendant deux ou trois

Les Agni du Sud-Est de la Côte-d'Ivoire.

2. G. Rougerie, Les pays Agni du Sud-Est de la Côte-d'Ivoire, forestière, Institut français d'Afrique Noire, Centre de Côte-d'Ivoire, 1957, p. 7-212, 19 phot., 35 cartes et figures. 3. H. Fréchou, Les plantations européennes en Côte-d'Ivoire (Cahiers d'Outre-Mer, janvier 1955, p. 56-83, 4 flg. et 4 pi. h. texte).

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