279 L'ARCHIPEL DES COMORES
Situé entre 11° et 13° lat. S et 4O30' et 43°1G' long. E, à l'entrée du canal de Mozambique et à distance à peu près égale du continent africain et de Madagascar, l'archipel comorien se compose de quatre îles disposées en gradins selon un axe orienté SE-NO, partant de Mayotte en direction d'Anjouan, Mohéli et la Grande Comore, et couvrant une étendue totale de 2 171 km 2.
L'île la plus septentrionale et la plus proche de l'Afrique est la Grande Comore, distante de Zanzibar de 300 km. environ, tandis que la plus méridionale, Mayotte, est située à 260 km. environ de Madagascar.
I. — Le sol et le relief
Types parfaits d'îles océaniques, les Comores semblent n'avoir jamais fait partie d'aucun continent, mais avoir surgi du fond de l'Océan à l'occasion d'éruptions volcaniques et d'exhaussements sous-marins successifs. Elles ne sont pas, à en croire les géologues, le prolongement du soulèvement sous-marin qui fit émerger des eaux les chaînes de Madagascar, les Amirantes, les Seychelles, la Providence et Juan de Nova, mais doivent plutôt leur origine aux éruptions volcaniques qui sillonnèrent en tous sens la mer des Indes et produisirent d'innombrables archipels. L'éruption qui donna naissance aux îles Comores date vraisemblablement d'une époque récente.
L'activité volcanique a dû se manifester avec une ampleur croissante, se dirigeant du Sud-Est au Nord-Ouest, selon l'orientation même des îles. Les altitudes maxima relevées dans les diverses îles sont à ce sujet particulièrement édifiantes. Tandis que Mayotte dépasse à peine 6(0 m., Anjouan atteint, avec le pic M'Tingui, l'altitude de 1 2C0 m. environ, et à la Grande Comore le point culminant, le Karatala, s'élève à 2 4C0 m.
Nous avons arrondi les chiffres ci-dessus pour signaler au passage leur progression géométrique presque parfaite, progression suffisamment curieuse pour être notée : 6C0 m., 1 2C0 m., 2 4C0 m.
L'aspect géographique de l'archipel témoigne d'une manière saisissante de son origine volcanique : les montagnes aux formes géométriques et simples y abondent, tels le pic triangulaire de Combani, le cône de l'Ouchoungui et le Morne Carré à Mayotte, le sommet du M'Tingui à Anjouan. On y rencontre également des mornes superposés, tandis que les monts M'Sapéré et Qualey à Mayotte et les montagnes de Mohéli sont formés par des épaulements de basaltes très caractéristiques. L'activité volcanique se traduit encore par la présence de cratères dont l'un, celui de Pamanzi (Mayotte), aujourd'hui éteint, est occupé par un lac aux eaux vert sombre et sulfu-
