Supports «informatiques » , supports traditionnels, même problématique

Conserver sur des supports non pérennes

Laurent DUPLOUY

Digital dark age, l’âge sombre du numérique : si nous ne faisons rien c’est ce qui attend l’information produite au XXI e siècle, selon Vinton G. Cerf, l’un des inventeurs du protocole TCP/ IP 1 . Cet avertissement pèse comme une sommation à agir. Il ne s’agit pas seulement de paroles incantatoires destinées à faire prendre conscience à nos élites, nos décideurs, de la nécessité de prendre des mesures, d’investir, de financer. Le risque est réel et loin d’être maîtrisé. La préservation est un domaine qui englobe un large spectre de différentes problématiques dont nous ne retiendrons ici que la partie liée aux supports numériques ou «informatiques » .

Depuis des milliers d’années, depuis toujours devrions-nous dire, l’humanité a cherché à garder une trace de son passage. Il y a plus de quinze mille ans, avec la découverte du secret des pigments, les habitants de la caverne de Lascaux ont utilisé les parois de celle-ci comme support d’un message pictural transmissible de génération en génération. Plus tard, les Mésopotamiens gravaient leurs signes cunéiformes sur des tablettes d’argile pour assurer la comptabilité du royaume. Puis les Égyptiens, les Hindous, les Chinois se mirent à fabriquer des feuillets de papyrus, de fibres de palmier et d’écorces diverses en attendant le parchemin d’Asie Mineure et, plus tard, le papier des Chinois et des Arabes.