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Quelles mobilités géographiques en début de vie active ?
Par Gilles Margirier*
la mobilité est un des moyens d'ajustement de l'offre et de la demande d'emploi. Ainsi pour travailler, certains se déplacent quotidiennement, tandis que d'autres
déménagent. Cela est d'autant plus vrai que le niveau de formation est élevé.
Mais cela dépend aussi des régions : plus elles sont riches et plus on y reste,, quitte à se déplacer quotidiennement.
L'étude de la mobilité géographique est une composante importante de l'analyse du fonctionnement du marché du travail. Celui-ci est caractérisé à tout moment par des flux très nombreux et divers de population, passant d'un emploi à un autre, entrant dans l'emploi ou en sortant ; flux provoqués par les changements permanents dans le volume et la composition de l'offre et de la demande de travail. Dans ce contexte, la mobilité géographique est un des moyens par lesquels se réalise le processus d'ajustement entre l'offre et la demande de travail ; une mobilité plus ou moins forte est élément de réduction ou au contraire d'aggravation de cette fraction du chômage que l'on appelle « frictionnel » et qui résulte des désajuste- ments entre l'offre et la demande de travail.
La problématique théorique de la mobilité liée à l'occupation d'un emploi traite un problème décisionnel qui peut être résumé de la manière suivante. La localisation géographique est un attribut d'un emploi au même titre que d'autres, comme la rémunération, les conditions de travail, les compétences, etc. La différence de localisation des emplois et des populations concernées implique des déplacements plus ou moins
importants. Ces déplacements nécessaires à l'exercice d'une actixité professionnelle conditionnent l'acceptation de tel ou tel emploi du fait des coûts qui y sont associés, occasionnés par un trajet quotidien entre le domicile et le lieu de travail (mobilité alternante) ou par un changement de domicile (mobilité résidentielle). Ces coûts sont contrebalancés par la possibilité d'obtenir une rémunération supérieure à celle qui aurait été obtenue en l'absence de mobilité, que ce soit en évitant une période de chômage, en obtenant un salaire supérieur pour un emploi équivalent ou par des
* Gilles Margirier est enseignant-chercheur en économieà l'université Pierre Mendès France de Grenoble. Il est membre du LEPII (Laboratoire d'économie de la production et de l'intégration internationale) où il mène des recherches en économie du travail.
L'auteur remercie le Céreq, et particulièrement Pierre Hai- lïer pour ses informations précieuses sur le contenu de la base de données. Il remercie également les rapporteurs pour leurs remarques constructives sur une version antérieure. Il reste bien entendu responsable des erreurs dans l'analyse et l'interprétation des données.
2004 -N°87 FORMATION EMPLOI
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