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Salaire d'efficience et théorie de la recherche d'emploi : la mobilité de l'emploi vers un autre emploi

[article]

Année 1995 290 pp. 51-67
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MOBILITE

Salaire d'efficience et théorie de la recherche d'emploi : la mobilité de l'emploi vers un autre emploi

Didier Balsan, Saïd

Hanchane et Patrick Werquin*

Les phénomènes liés à la mobilité professionnelle peuvent expliquer l'existence d'un taux de chômage persistant. Deux ensembles de théories, parmi d'autres, envisagent ces phénomènes sous des aspects complémentaires : la théorie du salaire d'efficience et la théorie de la recherche d'emploi.

Après une présentation de ces principaux modèles théoriques, la recherche d'emploi des personnes employées fait l'objet d'une estimation à partir d'un échantillon qui retient le salaire perçu comme variable explicative. La probabilité de recherche d'un autre emploi apparaît comme une fonction décroissante du salaire perçu. Le salaire intervient également de façon croisée avec d'autres variables explicatives comme le diplôme, le sexe, la situation matrimoniale et le type du contrat de travail.

*Didier Balsan appartient au Groupe de recherche en économie quantitative d'Aix-Mar- seille (Greqam), Saïd Hanchane et Patrick Werquin au Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq). Les auteurs remercient deux rapporteurs anonymes pour leur lecture constructive d'une première version de cet article.

Les noms et dates entre parenthèses renvoient à la bibliographie en fin d'article.

L'existence de taux de chômage élevés et persistants au cours des deux dernières décennies a entraîné le développement de nouvelles théories du marché du travail. Ces théories s'attachent à la modélisation de certaines observations tout en maintenant les concepts de l'approche néoclassique. En effet, considérer que le chômage provient de rigidités exogènes à la baisse des salaires provoquées par exemple, par la présence d'un salaire minimum ou d'indemnités versées aux chômeurs, est apparu insatisfaisant.

Plusieurs voies ont été explorées pour expliquer de telles rigidités. Les théories du salaire d'efficience sont l'une des approches le plus souvent mises en avant et notamment celles qui sont fondées sur les coûts de rotation de la

main-d'œuvre. Ces théories permettent également de concevoir que le chômage puisse être involontaire.

Parallèlement, les théories de la recherche d'emploi caractérisent les comportements de recherche. Le chômage volontaire est alors la conséquence d'une information imparfaite sur le marché du travail.

Les phénomènes liés à la mobilité professionnelle, comme les transitions de l'emploi vers l'emploi, de l'emploi vers le chômage, du chômage vers l'emploi et la prospection d'emploi peuvent expliquer, au moins partiellement, l'existence de taux de chômage élevés et persistants. Une revue de la littérature présente les arguments théoriques qui lient la mobilité pro-

ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 290, 1995-10

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