POPULATION ACTIVE
Dynamique des professions et adaptation du système productif
Dominique Gouxet Eric Maurin*
Qu'elles soient en provenance des ménages ou des entreprises, les nouvelles composantes de la demande convergent vers les services et dynamisent les prof essions liées à ce secteur. Les métiers ouvriers s'exercent désormais presque aussi souvent dans le tertiaire que dans Vindustrie.
Par ailleurs, sur des marchés en expansion, les entreprises du commerce ou des services cherchent à se regrouper et à grandir. En revanche, dans Vindustrie et le bâtiment, une demande incertaine favorise les PME : les opportunités de diriger une entreprise se multiplient. Les différences sont aujourd'hui moins grandes entre le tertiaire, où la taille moyenne des firmes augmente, et Vindustrie où prennent place de nouvelles PMI. Le tissu d'entreprises au sein duquel se socialise la population active a ainsi tendance à s'homogénéiser.
L'effort de productivité amène toutefois un renforcement des qualifications beaucoup plus rapide dans les secteurs concentrés que dans ceux où opèrent de nombreuses petites entreprises. De façon générale, les transformations sociales s'expliquent autant par Vampleur et la variété des réorganisations au sein des secteurs que par la redistribution de l'activité entre secteurs.
* Dominique Goux et Eric Maurin font partie de la Division emploi de l'INSEE.
Les nombres entre crochets renvoient à la bibliographie en fin d'article.
Entre 1982 et 1992, les entreprises françaises ont créé environ 800 000 emplois de cadre. Dans le même temps de nombreux agriculteurs ont pris leur retraite sans être remplacés et les effectifs d'exploitants ont chuté de 500 000. Qu'il s'agisse du patronat ou du salariat, l'univers des professions traverse de profondes mutations. De fait, les métiers se trouvent au coeur de l'adaptation du système productif.
En premier lieu, la demande s'adressant aux entreprises change et, avec elle, le partage de l'activité entre les différents secteurs de l'économie. Cela joue en faveur des métiers liés aux marchés en expansion. Dans les domaines moins porteurs, la
concurrence stimule l'effort de productivité et, toutes choses égales, l'emploi tend à se contracter.
Par ailleurs, au sein d'un secteur donné, les conditions du marché peuvent être favorables à l'émergence de firmes plus petites et mieux positionnées ou, au contraire, propices aux rendements d'échelle et au développement des firmes existantes. Le contexte concurrentiel joue ainsi sur le nombre et la taille des entreprises et, partant, sur le nombre d'indépendants et de patrons au sein des différents secteurs.
Enfin, à l'intérieur même des entreprises, l'effort de productivité s'accompagne généralement d'un
ÉCONOMIE ET STATISTIQUE N° 261, 1993-1
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