ENFANCE N° 3 — 1982, p. 151-165

Codages manipulatoires des

marqueurs de position spatiale

« à l'endroit », « à l'envers » et de

leurs négations *

par

M. MOSCATO et A. de NARDIS

Les marqueurs spatiaux sont constitués par un certain nombre d'expressions linguistiques utilisées pour traduire les différentes positions d'objets, leurs directions et leurs relations dans l'espace. L'étude de la compréhension de ce type d'expression a suscité plusieurs recherches visant à analyser la valeur cognitive de ces marqueurs. Dans un travail portant sur les propositions devant, derrière et à côté, chez les enfants de 2 à 4 ans, Kuczas et Marat- sos (1975), dans des tâches de compréhension, font apparaître que l'acquisition de ces marqueurs présente certaines spécificités. Ils remarquent notamment que ces prépositions peuvent prendre, et ceci en fonction de deux catégories d'objets, orientés (voitures) et non-orientés (verres), soit un caractère intrinsèque lorsque l'enfant se réfère aux constituants de l'objet, soit un caractère extrinsèque lorsqu'il se réfère à son propre corps. Le repérage d'un objet dans l'espace s'effectue, selon les auteurs, sur la base d'une de ces composantes ou à partir des deux. Il ressort de ces résultats que la compréhension de devant et de derrière précède chez les jeunes enfants la compréhension de à côté. Ces résultats concordent parfaitement avec ceux obtenus par Piérart (1977). L'idée d'une hiérarchie dans ce type d'acquisition a conduit Piérart (1978) à étudier le développement par stades des marqueurs relevant de la spatialité, notamment au-dessus de, au-dessous de, sur et sous, et à préciser la nature des facteurs qui participent à leur élaboration. Elle rapporte que : «... deux facteurs, la sémantique langagière et le développement cognitif interagissent dans la genèse des structures sémantiques linguistiques. Le patron de la langue maternelle imprime la structure mais les éléments de celle- ci sont intégrés en fonction du développement cognitif des enfants » (1978,

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