Les milieux, les groupes et la psychogenèse de V enfant 1

En tout être vivant il s'opère à tout instant des éliminations et des récupérations de substances, qui supposent un milieu où plonge l'organisme. Le milieu de base est un milieu physicochimique, où d'ailleurs le mécanisme des échanges peut être très variable : l'oxygène nécessaire à la vie est capté différemment par l'anaé- robie, par l'animal aquatique et par l'animal à respiration aérienne. De même la matière alimentaire par la chlorophylle des plantes ou par le tube digestif des animaux. Cependant, le procédé ne varie que dans des limites très étroites pour la même espèce.

Une diversité beaucoup plus grande survient quand au milieu physicochimique se superpose le milieu biologique, c'est-à-dire celui où la coexistence de plusieurs espèces vivantes dans une même portion d'espace détermine entre elles des actions réciproques et parfois comme un contrôle de chacune par toutes les autres, de telle sorte qu'il se réalise entre elles des limitations mutuelles et un état d'équilibre plus où moins stable. Enfin, le milieu social peut s'ajouter auxi deux autres. Il pose lui aussi des conditions d'existence collectives, mais beaucoup plus variées, plus mobiles, souvent plus transitoires, et sur lesquelles peuvent se détacher des différenciations individuelles.

Le milieu est le complément indispensable de l'être vivant. Il doit répondre à ses besoins et à ses aptitudes sensori-motrices puis psychomotrices. Dans une certaine mesure ils est donc spécifique, c'est-à-dire que dans le milieu commun chaque espèce aurait son milieu particulier, fait de tout ce qui lui est accessible et nécessaire, le reste lui restant étranger. Ainsi pourrait-on parler non d'un milieu en général, mais de milieux cloisonnés entre eux ou emboîtés les uns dans les autres. Mais comment expliquer l'accord entre chaque- espèce et le milieu correspondant ? Ce serait l'effet d'un heureux hasard ou d'un dessein providentiel ? Il y aurait comme une harmonie préétablie entre le monde vivant et ses conditions extérieures d'existence ? Cette liaison serait stable et absolue ? C'est pour mettre en garde contre une telle conception, fixiste et arbitraire, de l'adaptation, contre ce finalisme mécaniste que dans Matérialisme et empiriocriticisme, Lénine dénonce les biologistes qui ne veulent pas séparer le milieu de l'organisme et qui les donnent comme étroitement impliqués l'un v dans l'autre.

Il n'y a pas de milieux compartimentés. Si peu nombreux que puissent être les contacts sensori-moteurs d'une espèce avec son ambiance physique, ils la relient à. l'ensemble des forces actuellement agissantes et

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