Dean MacCannell

Tourisme et identité culturelle

Introduction

Dans cet article je soutiens la thèse suivante : 1) l'ethnicité est produite par des interactions au niveau du groupe ; 2) les formes ethniques évoluent en fonction des changements qui interviennent dans les relations structurelles entre groupes, et des descriptions rhétoriques des traits communs et des différences entre les groupes. Les données présentées à l'appui de cette thèse proviennent pour l'essentiel des déclarations de leaders ou représentants d'un groupe à propos d'autres groupes, et de réponses à ces déclarations. Dans le cadre limité de cet article, il ne m'est pas possible de décrire en détail les rapports entre discours, conduites et croyances ; ces liens existent, et certains sont évidents, comme celui entre l'expansion et la fragmentation de la rhétorique du Black Power dans les années soixante et la multiplication des coiffures afro et des dashikis à la même époque. Toutes ces données seront analysées ici en termes sémiotiques, je ne sépare donc pas les paroles de certains leaders de conduites comme la coiffure afro : ces deux types de données peuvent être considérés comme autant d'affirmations sur la structure du groupe et l'histoire des relations entre groupes, bien que l'un de ces modes d'expression soit plus immédiatement intelligible que l'autre. Le leader du mouvement indien aux États-Unis, Russel Means, déclarait récemment :

Ce ne sont pas les Européens qui apprendront à un Lakota à être lakota, à un Hopi à être hopi. Le fait d'avoir obtenu un diplôme d'« études indiennes » ne fait pas de vous un être humain, et ne donne pas nécessairement une connaissance véritable des mœurs traditionnelles. Ce genre de formation ne fera de vous que des Européens de mentalité, des outsiders.

Means essaie de construire une image « fidèle » des Indiens, en

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