Bull. Soc. Franc, du Rorschach et des Méth. Proj. n° 29-30, juillet 1976, pp. 5-21

LES MECANISMES DE DEFENSE ET LEUR EXPRESSION RORSCHACH CHEZ L'ADULTE ET CHEZ L'ENFANT

par Nina RAUSCH DE TRAUBENBERG et Marie-France BOIZOU

La communication présentée au Symposium Rorschach < — Toulouse 1972 — avait pour titre « Eléments de l'organisation défensive dans les Rorschach d'enfants ». Elle proposait la discussion de cinq cas de clinique infantile où les protocoles de Rorschach avaient — en regard des autres techniques projectives utilisées — une facture particulièrement typée, orientée vers l'une ou l'autre des organisations défensives. L'exposé ne comportait pas d'analyse systématique de cette question.

La rédaction actuelle se propose de reprendre la discussion de ce sujet à partir de deux points de départ :

— l'interprétation des défenses dans le Rorschach selon Roy Schafer ;

— les réflexions que nous avons développées sur ce sujet tout au long de notre expérience en clinique infantile. .

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Le remarquable livre de Roy Schafer (1) est déjà bien connu du public français et il ne nous paraît pas nécessaire d'en reprendre toutes les bases. Il peut être utile cependant de rappeler ses positions de principe afin de mieux suivre le repérage des opérations défensives dans les protocoles de Rorschach.

Reprenant la conceptualisation psychanalytique de la notion de défense, Schafer rappelle le très grand éventail et la grande variété des opérations défensives qui s'inscrivent aussi bien dans les lapsus, les attitudes, les actions, les émotions que les pensées ou les perceptions. Il insiste beaucoup sur le fait que les défenses sont autant d'abstractions faites à partir d'un comportement global, comportement dont certains des aspects seulement sont défensifs, d'autres pidsionnels et d'autres simplement adaptatifs. Chercher à différencier ces aspects dans chaque conduite est factice, comme il est erroné de laisser croire que la défense existe en quelque sorte en elle-même ; en fait, il s'agit plutôt de l'aspect défensif d'un trait ou d'un comportement comme c'est le cas par exemple de l'intellectualisation qui a un aspect adaptatif très valorisé par la culture occidentale et même un aspect pulsionnel.

Dans la réponse Rorschach, les opérations défensives s'expriment dans les attitudes face au test, dans les cotations et les images elles-mêmes.

• Le comportement et les attitudes face à la situation d'examen, face à l'examinateur et au matériel reflètent déjà la polarité défensive adoptée. Le sujet trop aimable, coopérant et trop confiant peut utiliser la formation réactionnelle contre l'hostilité ou