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Le chevalier au lion d'une déesse oubliée : Yvain et « Dea Lunae »

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Michel STANESCO

Le chevalier au lion d'une déesse oubliée : Yvain et « Dea Lunae »

C'est devenu aujourd'hui presque un lieu commun que de reconnaître avec désenchantement les déficiences d'une étude historique de la symbolique arthurienne. Du point de vue théorique, on a pu affirmer que cette recherche ignore la spécificité de l'œuvre littéraire, en faveur des zones de plus en plus nébuleuses d'un passé lointain. D'autre part, du point de vue méthodologique, la critique symbolique, en utilisant sans réserve des éléments romanesques isolés, a fini souvent par construire de toutes pièces un panthéon arthurien cohérent, existant avant Chrétien de Troyes, mais fondé sur les œuvres du romancier champenois. Cependant, la reconnaissance d'un arrière-fond mythologique ne signifie pas forcément une explication du connu par l'inconnu, comme le pensait autrefois un E. Faral. S'il est vrai que le symbolisme de la « matière » est, littéralement, un élément pré-romanesque, cette matière reste, pourtant, le fondement même sur lequel s'appuient les différents niveaux de l'œuvre. La saisie du sens (sert) d'un roman médiéval et l'analyse de sa conjointure réclament comme condition nécessaire une prise en compte de la matière, mère de la chouse, si con le fer est dou cortel (couteau). Ce substrat qui se tenait encore en deçà du discours romanesque était, en réalité, le support des advenienies formae, pour employer toujours le langage du xne s. ; or, ce support n'était point inerte, mais modelé déjà par maintes déterminations. Méconnaître ces déterminations antérieures, c'est poser en principe la « gratuité » de certains symboles dans les romans de Chrétien de Troyes, l'« incompatibilité » des traditions ou l'« incompréhension » des anciennes configurations mythiques. Seule une connaissance de ce qui se proposait au dire pourrait nous faire comprendre le sens et la forme de ce qui fut dit effectivement pour la première fois. Dans le cas du Chevalier au lion1, elle nous permettrait à la fois de redécouvrir la densité symbolique particulière d'un roman « d'aventure et d'amour » et de refuser implicitement les

: gratuité du jeu littéraire aux dépens du symbolisme religieux i (Lion-queue-coupée. L'écart symbc lique chez Chrétien de Troyes, Genève, 1972, p. 80).

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