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Républiques urbaines dans le Proche-Orient à l'époque des croisades ?

[article]

Année 1975 18-70 pp. 117-131
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Eliyahu ASHTOR

Républiques urbaines dans le Proche-Orient à l'époque des croisades ?

Personne ne croit plus qu'on puisse opposer à la ville occidentale, luttant au cours du moyen âge pour son autonomie, la ville orientale politiquement asphyxiée, complètement soumise au joug des velléités de généraux turcs et d'autres seigneurs féodaux. Une étude plus approfondie des sources arabes, orientée plutôt vers les aspects socio-économiques de l'histoire proche-orientale, ne laisse aucun doute quant à l'existence de courants autonomistes au sein des classes urbaines à certaines époques du moyen âge. Mais à quelles époques?

On a soutenu que le développement de la société urbaine dans le Proche-Orient musulman a été pendant de longs siècles analogue à l'histoire des villes dans diverses régions de l'Europe méridionale, de Byzance et du sud de l'Italie. L,a conquête arabe n'aurait pas du tout paralysé, dit-on, voire effacé, ce qui était resté, à la fin de la domination byzantine, des institutions municipales; tout au contraire, l'établissement du califat aurait renforcé les éléments d'autonomie urbaine, l'évêque, les notables, le cadi remplissant les fonctions les plus importantes de représentation et d'administration. I,e véritable déclin de l'autonomie municipale dans les villes proche-orientales n'aurait commencé que vers la fin du xie s.1. Nulle interprétation des sources orientales ne me semble être plus erronée que celle-ci. Il est a priori improbable que les vieilles institutions byzantines aient pu survivre dans des villes en pleine islamisation, au sein d'une population comprenant un pourcentage toujours croissant d'immigrants provenant de milieux souvent tout à fait différents et dépourvus d'expérience en matière d'administration autonome. Mais, en traitant de ce sujet, on n'est pas réduit à des conjectures. I,e mutisme presque absolu des chroniqueurs de l'époque califienne sur des événements dans les villes de cette région contredit catégoriquement l'hypothèse d'une vie municipale autonome à l'époque d'un fort pouvoir central, conception peu probable.

En effet les villes de la Syrie et de la Haute-Mésopotamie, car c'est en première ligne à elles qu'on songe, étaient en décadence à l'époque des califes abbasides en raison de la régression économique. Mais ensuite, à partir du milieu du xe s., les circonstances changent et ces villes deviennent le théâtre de conspirations, de révoltes urbaines. 1/ apogée de ce mouvement se situe exactement à l'époque qu'on a considérée comme la fin de la survivance des anciennes institutions municipales.

Ayant traité de ce phénomène dans un article paru il y a vingt ans2 et repris le sujet dans un livre récent3, je voudrais ici ébaucher quelques traits du mouvement autonomiste, en le rapprochant d'autres points de vue et surtout en ayant recours à une explication purement socio-économique.

1. Cl. Cahen, Zur Geschichte der stâdtischen Gesellschaft im islamischen Orient des Mittelalters, « Saeculum », IX, 1958, p. 64 et ss. ; n>., Mouvements populaires et autonomisme urbain dans l'Asie musulmane au moyen âge, « Arabica », V, 1958, p. 229; VI, 1959, p. 256, 258 et ss.

2. E. Ashtor, L'administration urbaine en Syrie médiévale, « Riv. studi orient. », XXXI, 1956, p. 73-128.

3. Id., Social and Economie History ofthe Near East in the Middle Ages, I/mdres, 1975, ch. V, part, c; VI, part. c.

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