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Une nouvelle vision du rapport entre le Louvre et l’enceinte de Philippe Auguste à Paris

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Année 2013 171-1 pp. 3-10

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L ’ enceinte de Paris et le château du Louvre sont les deux principaux éléments constitutifs d’un programme lancé par Philippe Auguste à l’extrême fin du XIIe siècle et revêtant un triple objectif : assurer la défense de la capitale face à une très éventuelle offensive anglaise, mais surtout favoriser le développement homogène de la ville au sein des murs et, bien sûr, affirmer la puissance royale à travers une architecture ostentatoire. Il s’agit, en outre, d’une réalisation essentielle dans l’histoire de l’architecture médiévale, puisqu’elle constitue l’un des exemples majeurs de fortification «philippienne » , un modèle fondateur pour toute la fortification du XIIIe siècle. Dans ce programme, le château et l’enceinte urbaine ne peuvent se comprendre séparément. Ils forment dans leur état final un ensemble unitaire, dont le Louvre constitue le point d’orgue architectural et ostentatoire, mais aussi stratégique. La question des relations entre ces deux éléments est donc fondamentale pour la compréhension de l’ensemble. Cependant, ce sujet a souffert jusqu’ici dans l’historiographie de conclusions hâtives. Un simple examen des représentations anciennes permet de remettre en cause l’interprétation traditionnellement admise et de renouveler les perspectives sur la question. Le programme voulu par Philippe Auguste fut réalisé en plusieurs étapes, suivant une chronologie qui n’est qu’imparfaitement connue. D’après les rares sources disponibles, la construction de l’enceinte de la rive droite aurait été engagée en 1190, au moment du départ du roi pour la croisade 1. L’enceinte de la rive gauche fut lancée postérieurement et était encore en cours de construction en 1209-1210 2. Quant à la construction du Louvre, elle fut peut-être entreprise dès 1190 avec l’enceinte de la rive droite ou, plus vraisemblablement, quelques années après 3.

Les premières mentions de l’édifice remontent aux années 1202-1204 4.

L’enceinte de la rive droite, qui se développait sur environ 2800 m, était constituée de longues courtines rectilignes, régulièrement flanquées par une quarantaine de tours semi-circulaires, auxquelles s’ajoutaient plusieurs portes à deux tours. À chaque extrémité de l’enceinte prenait place, sur la rive de la Seine, une tourmaîtresse circulaire : tour Barbeau à l’est ; tour du Coin à l’ouest. Le Louvre se trouvait à l’extrémité ouest de l’enceinte, à proximité immédiate de la tour du Coin. Il était situé en dehors de l’enceinte, seule la face orientale de la forteresse étant en contact avec la ville. Grâce notamment aux vestiges dégagés en 1984-1985, l’aspect de l’édifice construit par Philippe Auguste est bien connu. La forteresse était constituée par une enceinte de plan rectangulaire d’environ 75 m sur 69 m, régulièrement flanquée de tours circulaires aux angles et semi-circulaires au centre des faces nord et ouest, l’ensemble étant ceinturé de fossés à contrescarpe maçonnée. À l’intérieur de l’enceinte prenaient place les logis, établis le long de la face ouest 5, ainsi que la tour-maîtresse circulaire, disposée au centre de la cour et isolée de cette dernière par un fossé particulier. Enfin, la forteresse était pourvue de deux portes, chacune encadrée par deux tours semi-circulaires, ménagées au centre des faces sud et est de l’enceinte. Celle du sud donnait, peut-être par l’intermédiaire d’une petite basse-cour, sur la campagne, tandis que celle de l’est ouvrait vers la ville. Dans toutes les études menées jusqu’ici, les différents auteurs affirment que l’enceinte urbaine de la rive droite se poursuivait le long du fossé oriental de la forteresse. Cette interprétation traditionnelle, développée dès les premières restitutions réalisées par Viollet-le-Duc et Adolphe Berty 6, semble avoir été confirmée lors des fouilles menées en 1984-1985 : d’après Michel Fleury, il aurait existé ici un segment d’enceinte parfaitement rectiligne, dépourvu de flanquement et situé en retrait du fossé de deux ou trois mètres, ce qui aurait permis de ménager un petit chemin de circulation au bord du fossé (fig. 1, ancienne interprétation). Cette portion d’enceinte aurait été percée d’une petite porte, juste en face de la porte orientale du château, permettant ainsi un accès à l’intérieur de la ville 7. Depuis, la quasi-totalité des auteurs a repris la restitution proposée par Michel Fleury, que ce soit dans des articles spécifiquement consacrés au Louvre ou aux enceintes de Paris, ou bien dans des ouvrages plus généraux 8.

Pourtant, cette interprétation ne repose sur aucune donnée archéologique concrète : lors des fouilles réalisées en 1984-1985, l’équipe n’a retrouvé aucune trace de cet hypothétique segment d’enceinte censé longer le fossé oriental du Louvre 9. Or un simple examen des représentations anciennes permet de contredire l’interprétation traditionnellement admise et d’affirmer qu’en réalité, l’enceinte de la rive droite s’interrompait purement et simplement au niveau du Louvre. 3 UNE NOUVELLE VISION DU RAPPORT ENTRE LE LOUVRE

ET L’ENCEINTE DE PHILIPPE AUGUSTE À PARIS

Denis HAYOT *

Bulletin Monumental Tome 171-1 • 2013

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